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L’histoire des produits électroniques

Publié le 12 novembre 2010 par Erwan Pianezza


Entamée avec la très populaire « Histoire des Choses », une présentation animée qui met en lumière les limites des modes de production linéaires, l’activiste américaine Annie Leonard poursuit son analyse et sa remise en question de la société de consommation actuelle avec une nouvelle animation à vocation éducative publiée le 9 Novembre dernier : « l’Histoire des Produits Electroniques ». Toujours produite par Free Range Studios, la vidéo est en anglais et n’a pas encore été sous-titrée (avis aux volontaires !) mais l’animation est suffisamment claire pour en comprendre les grandes lignes.

La présentation se concentre essentiellement sur la remise en cause du modèle économique dominant de l’obsolescence programmée des produits électroniques.  La course effrénée aux gadgets supplémentaires, l’augmentation constante de la capacité de mémoire ou de la résolution des photos numériques, les « nouvelles » versions ont pour conséquence de réduire artificiellement la durée de vie du matériel électronique.  La durée de vie moyenne d’un téléphone portable est d’à peine 18 mois, au bout desquels il faut acquérir une nouvelle version plus performante, même si l’ancienne fonctionne encore parfaitement.  Paradoxalement, en cas de panne, il est souvent plus avantageux d’acheter un nouvel appareil que de le faire réparer. A cela s’ajoute également l’absence délibérée de standards entre constructeurs (incompatibilité entre différentes marques de chargeurs pour téléphones portables, de cartouches d’encre pour imprimantes, de cartes de mémoire pour appareils photos numériques etc.) Toutes ces décisions sont prises en toute connaissance de cause par les constructeurs au stade du design de ces produits.

Pour sortir de l’impasse, Annie Leonard fait référence à la loi de Moore et préconise une « loi de Moore verte ».  En 1975, le co-fondateur d’Intel Gordon Moore fait le pronostic que le nombre de transistors des microprocesseurs va être amené à doubler de manière constante tous les deux ans.  Ces prédictions se sont avérées exactes (du microprocesseur Intel 4004 en 1971 à l’Intel Pentium en 2010) et en conséquence, la durée de vie « efficace » d’un ordinateur de bureau ou portable est de quatre à cinq ans à peine.  Pourquoi ne pas inciter les fabricants à concevoir du matériel électronique doté d’un coefficient de durabilité qui double tous les deux ans ? Pourquoi ne pas intégrer dès la phase du design une approche durable avec des composants moins nombreux et non toxiques pour fabriquer des produits qui durent, facilement réparables ou extensibles.

Bien sur l’Europe a déjà adopté des lois concernant le recyclage des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques (DEEE en France et WEEE en Europe) ou la réduction de la toxicité des composants électroniques comme la directive RoHS, mais elles ne remettent pas vraiment en cause le cercle vicieux de la stratégie du « design jetable ».  Des quantités considérables de déchets électroniques finissent par atterrir en Inde ou en Chine principalement pour un recyclage parfois aléatoire et polluant.

Pour Annie Leonard, c’est au consommateur d’exiger des biens électroniques sans danger (du stade du design à celui de la fin de vie), solides, durables et recyclables.

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