Il m'est compliqué de comprendre ce qui se passe quand j'écoute Spectrals. Pas aisé d'en dire simplement quelque chose. Combien en tout cas je comprends ceux qui passeront à côté des chansons de Louis Jones. Ça ne tient à rien. C'est du fantasme, que du fantasme. Celui d'une chanson parfaite – une chanson de juke-box, ballade d'amoureux fatigués, un peu ivres dans un bar loin dans la nuit. Spectrals traque cette chanson perdue, tente de lui donner forme en ne se souvenant que des contours. Il y a du doo-wop à plein tube, un romantisme à la Roy Orbison, un peu de delay sur les guitares ; c'est du tragique décontracté. Et si Girls possédait quelques grammes de cette imagerie, Louis Jones n'opère lui que par ce prisme. D'où l'impression d'entêtement, de quête monomaniaque, ce qui n'est ici pas une limite mais la beauté d'une conviction très prégnante. Aussi pas de butinage aventurier, pas de défilé crâneur, Spectrals est la musique d'une obsession unique, d'une scène triste et sensuelle dans un monde où personne n'a encore marché sur la Lune. Pas de plus beau carburant que celui-ci – j'exagère peut-être, mais je ne peux pas dire autre chose à l'écoute émue de cet EP. 5/5.
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