Depuis leur naissance il y a six mois, Isabelle, Justin et Catherine pleurent très souvent et répondent parfaitement à l'étiquette de «bébés aux besoins intenses».
Quant à Martin, Lee-Anne et Mathieu, huit mois, ils ne peuvent se détacher de leur mère, ni le jour ni la nuit et hurlent de panique dès qu'elle essaie de les déposer.
De leur côté, même s'ils ont plus d'un an, Sébastien, Renaud et Josiane ne dorment encore que par petits bouts de deux heures.
Les trois enfants suivants, Jason, Érica et Mylène, ont quatre ans; pour eux, chacune des grandes étapes qui ont jalonné leur petite enfance (l'allaitement, l'introduction des aliments solides, le sevrage, la marche à quatre pattes, la poussée dentaire, les premiers pas, l'apprentissage des nuits complètes, la propreté, l'accueil d'un nouveau petit frère-sœur, entrer à la garderie, etc. ) a été la scène de grandes difficultés et de drames.
Et enfin, d'âge scolaire, Yann, Camille et Gabriel ont des troubles de comportement ou d'apprentissage (dyslexie,
hyperactivité, agressivité). Une chose les relie tous. Qu'ont-ils en commun? Pour une raison non médicale, on a déclenché leur naissance...
Devancer la naissance...
En donnant la parole à la Sagesse de l’être qui se tient sur le seuil de sa nouvelle vie, tant avant qu’après sa naissance,
j’ai appris tant de choses dont celle-ci en particulier: lorsque l'on provoque un accouchement d’une façon médicale invasive, de quelque façon que ce soit (prostaglandines, Pitocin, rupture de la
poche des eaux ou césarienne sans raison médicale), on devance par le fait même la naissance d'un enfant. Puisque l'accouchement et la naissance sont les deux faces d'une même médaille. Mais
prend-on réellement conscience de ce que cette intervention implique pour cette nouvelle personne qui se tient sur le seuil de sa vie?
Le bon moment pour naître...
Devancer ne serait-ce que de quelques heures le moment de la naissance d'un bébé -pour des raisons de convenance et non
médicales- ne respecte pas son rythme normal. Et cela n'est pas sans conséquences. Lorsqu'on leur donne l'opportunité de s'exprimer par la PAB®, les bébés in utero nous parlent de cet acte comme
l'un de ceux qu'ils redoutent le plus! Et si leur naissance est déjà derrière eux, les nourrissons et les enfants nous disent souvent les liens qui relient un symptôme qui les affecte à cette
cause natale. La date à laquelle on croit que l'enfant doit naître peut être l'une des causes de difficultés lors de sa naissance. Chaque Être a sa propre date de naissance. Elle est
littéralement inscrite dans son âme, dans sa chair, dans se cellules. ll est programmé pour naître lorsqu'il est prêt à tous les points de vue. La Nature a si bien fait les choses qu'elle a même
permis que ce soit l’enfant lui-même qui déclenche cet événement majeur! La DPA est une date établie par un médecin, un pur étranger qui n'a aucun lien avec cet enfant. Le médecin n'a pas
en mains toutes les données pour décréter quand cet Être doit venir au monde. Cette date arbitraire est basée sur un calcul, une moyenne. Cette DPA et celle qui est inscrite au plus profond des
cellules de l'enfant à naître peuvent être bien différentes l’une de l’autre.
Es-tu vraiment prêt à naître...
En cas de dépassement -de «retard» comme on dit- il faut s'interroger sur la cause profonde. Grâce à la PAB®, il est
maintenant possible de dialoguer avec l'Être au seuil de sa vie et lui poser des questions essentielles, comme par exemple: «Es-tu prêt à naître? Es-tu vraiment en retard? Quelle est la raison
qui te fait dépasser la DPA?» Bien des raisons peuvent occasionner un retard (s’il s’agit vraiment d’une retard)... La première est que l'enfant n'est tout simplement pas prêt! Ensuite, il faut
vérifier où et chez qui rechercher le blocage. En effet, «les raisons d'un séjour plus prolongé que prévu in utero, peuvent relever de l'enfant ou de la mère» . Et faire la différence entre ce
qui appartient à chacun est la clé de la solution. Chaque cas est unique, en voici quelques-uns...
Alyne...
Alyne, jeune femme de trente ans, a dépassé sa DPA. C'est pour cette raison qu'elle a pris rendez-vous avec moi. Dans mon
bureau, la Sagesse de son corps nous apprend que son bébé ne peut pas descendre à cause d'une ancienne chute de vélo que la mère a faite, qui a inscrit une tension physique, structurale, dans le
bassin maternel. Dans son cas, le «remède» a été très simple: deux visites chez un ostéopathe et le’enfant prénatal a pu enfin facilement descendre.
Alexandra...
Pour Alexandra, cette mère-en-devenir enceinte de 41 semaine, c'est une cause émotionnelle. Toute jeune, elle a été
agressée sexuellement par son beau-père et, au seuil de son accouchement, son enfant ne peut se résoudre à s'approcher de cet endroit qui en porte encore, énergétiquement, les traces
traumatiques. Permettre à Alexandra de s'exprimer sur cet épisode enfoui -mais encore très présent- a permis à son bébé d'accepter de traverser cette zone marquée par la souffrance.
Brianna...
Bébé Brianna ne peut se décider à quitter sa mère en acceptant de déclencher sa naissant. Pour cet enfant, pourtant prêt
physiquement à naître, la solution consiste à réajuster sa perception de ce passage. Elle nous dit croire que la naissance marquera non seulement la fin de son séjour auprès de sa mère, mais
également la fin de sa vie! Voyant les choses sous cet angle, vous et moi n’aurions pas plus envie qu’elle de nous mettre au monde, n’est-ce pas? Sachant cela, sa mère et moi lui avons expliqué
que la naissance est une étape qui leur permettra à toutes deux de mieux se retrouver différemment, encore plus proches et que des bras accueillants l'attendront à sa sortie pour continuer leur
vie commune pendant encore très longtemps. Brianna est arrivée le lendemain soir.
Hésiter à naître...
Bien installé dans son berceau utérin, un bébé peut tarder à se mettre au monde et, même s'il est prêt physiquement, il
peut «hésiter» à le faire pour plusieurs raisons qui peuvent être psychologique, relationnelle, émotionnelle, existentielle, énergétique, historique, spirituelle, etc. Y a-t-il une souffrance ou
un inconfort chez lui ou chez sa mère qui l'empêche de déclencher sa naissance? Le bébé peut répondre à cette question d'une façon très précise et nommer également ce dont il a besoin pour
surmonter ce défi. Le forcer ne règle pas le problème parce qu'une fois né, il continuera à en «parler» par des symptômes qui ne se règleront en profondeur que lorsque l'on aura nommé le cœur du
problème.
Besoin d'aide...
Dans certains cas, le bébé souffre, sa santé et parfois même sa vie sont en danger. Le médecin dot alors intervenir, et
vite! Pour l'enfant, en cette circonstance, l'intervention fait du sens. On est allé le chercher. On s'est porté à son secours. On l’a sauvé. Et il en est reconnaissant. Pour vérifier s'il
requiert vraiment ce type de coup de pouce, le médecin peut faire venir la mère à l'hôpital pour faire passer à son bébé in utero un examen qui s’appelle «non stress test» qui pourra permettre au
bébé de continuer sa gestation si tout va bien. On peut aussi dialoguer avec lui au moen de la PAB®. Et surtout, on peut faire tout cela simultanément puisqu’il s’agit ici d’une approche
complémentaire et non alternative.
Conclusion
Laissons le bébé libre de naître quand il le veut, comment il le veut, à son rythme et au bon moment tout en recevant
l'attention et l'écoute dont il a tant besoin... comme nous souhaitons tous, chacun d'entre nous l’être aussi. Le respect est un bonheur à tous les âges...
Brigitte Denis
Consultante en périnatalité, conférencière, animatrice
et auteure