Bon sang de bonsoir ! Je sors de la séance de cinéma et c’est comme si j’avais pris un upercut dans la tronche…
C’est l’histoire du tremblement de terre d’Aquila que la réalisatrice nous raconte. L’histoire des secousses d’avant (dont la Protection Civile disait qu’elles n’étaient pas inquiétantes), des victimes : 309 morts et des milliers de gens à la rue, des installations de fortune installées à la hâte ensuite et d’une com’ berlusconienne.
C’est aussi et surtout un gros plan sur la façon dont Berlusconi a sauté sur l’occasion pour instaurer une loi d’exception en distordant le mot « URGENCE » pour le transformer en « événement ».
Dans quel but ?
Dans le but d’avoir la mainmise sur tout ce qui a trait à l’immobilier, à la construction de villes-dortoirs à proximité de centres commerciaux, de fournir des investissements rentables à la mafia, de favoriser le Pape dans ses déplacements, etc.
Dans le but aussi qu’on n’arrive plus, en Italie, à voir la différence entre public et privé en matière de construction immobilière, tant ils sont imbriqués l’un dans l’autre.
A coup de voyages à Aquila (au moins 24) où il exploite la misère des délogés, de promesses rigolardes mais néanmoins mensongères du Condottiere, il arrive à sauver son image auprès de ses électeurs (chez lui aussi, on empêche les « grandes gueules » d’entrer) en jouant les généreux avec les victimes du tremblement de terre. Lorsqu’il n’est pas là, avec ses médias, les victimes sont soumises à de la transformation lente et subreptice des camps de tentes en camp de concentration « light » (mais pas tant que ça). La révolte gronde chez les anciens habitants d’Aquila mais la diffusion quotidienne de mensonges par les télévisions berlusconiennes, de com. à deux balles et de diversion (sur ses prouesses sexuelles), font qu’on ne les voit ni les entend, ces pauvres gens. Un G8 se tient à Aquila, à des seules fins de publicité personnelle pour il Presidente ! Il a donné tout pouvoir à la « Protection Civile », y compris celui de museler les contestataires.
Pendant l’heure et demie du documentaire, le spectateur oscille entre rire (les simagrées de Berlu) et dégoût (certaines conversations téléphoniques entre deux responsables de la Protection Civile qui se réjouissent, la nuit du tremblement de terre, de l’événement enfin arrivé).
En toute fin, un « ancien » d’Aquila, qui a connu la dictature, se remémore l’époque du fascisme. « Personne ne croyait que ça pouvait durer, dit-il… Pourtant, ça a duré » !
Ça en dit long sur l’état de pourriture avancée dans lequel l’Italie a été plongée par son Président du Conseil ! Ça en dit long sur « comment faire des lois d’exceptions qui favoriseront un pouvoir et les magouilles ». M’est revenu en tête cet extrait du magazine d’enquête sur Canal, hier soir, où on découvrait que la lutte contre le terrorisme, en France, permet des méthodes et des lois de moins en moins démocratiques. Et j’ai du mal à ne pas faire un rapprochement… à la sortie, je me suis dit qu’il fallait vraiment surveiller Sarko de près. Nous n’en sommes pas encore là, mais il se peut que nous en prenions le chemin, à la française…
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Bande annonce de Draquila
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Bonus : séquence émotion (recommandée par la pecnaude)