Quoi de plus monotone et inintéressant qu’un trajet en voiture sur l’autoroute ? Une voie rectiligne et déserte, et vous risquez l’assoupissement fatal ; un trafic dense et c’est le stress assuré. De plus, les motifs d’agacements réciproques avec vos co-voitureurs sont potentiellement multiples : température insuffisante ou excessive, soufflerie mal réglée, enfants agités et bruyants, divergences dans le choix de la station radio, conversations creuses et banales…
Heureusement, vous allez bientôt arriver à une station service. Et, si vous avez de la chance, celle-ci disposera d’une offre culinaire suffisamment large pour vous proposer des SANDWICHS TRIANGLE.
Le sandwich triangle, tout comme le bâtonnet de surimi, est un aliment largement sous-estimé, et généralement brocardé par les prétentieux et puants tenants de la « « « « cuisine traditionnelle » » », évidemment la seule méritant considération.
N’attendez pas du sandwich triangle plus qu’il ne pourra vous offrir. Il ne s’agit pas d’un repas gastronomique, ni d’un menu complet capable de vous tenir rassasié pendant 6 heures. Nooon. Son poids modeste (de 120 grammes à 180 grammes généralement ; jusqu’à 220 grammes pour les plus dodus ; en dessous de 120 grammes méfiez-vous, il s’agit probablement de deux tranches de pain de mie simplement beurrées) le classe dans la catégorie des réjouissances alimentaires à consommer immodérément entre les repas. Pas besoin d’étendre la nappe, de mettre le couvert ou de faire la vaisselle ensuite (ni de manger proprement, d’ailleurs), le sandwich triangle est bel et bien la finger food nomade du XXIème siècle.
Mais qu’est-ce qu’un bon sandwich triangle ? Le prix n’est pas un critère discriminant, la qualité de ces produits ne dépasse ni ne descend en dessous d’une jauge moyenne. Mais attention, certaines compositions sont clairement à éviter.
Ne vous risquez pas dans un sandwich contenant trop de « « « crudités » » » : si vous souleviez le pain du dessus, vous constateriez l’aspect excessivement fripé et délavé de la garniture. Calmez-vous avec les menus exotiques ou douteux (sandwich au kebab ou au poulet épicé) : n’oubliez pas qu’ensuite vous reprenez la route en voiture, espace excessivement confiné s’il en est. Ce n’est pas à vos co-voitureurs, aussi agaçants soient-ils, de subir les conséquences de vos choix culinaires irresponsables.
Tapez plutôt dans le sandwich au jambon cru / jambon cuit / salami / saucisson sec (rayez la mention inutile), ou dans le toujours très sûr œuf / mayo. Ces ingrédients s’avèrent très fiables, traversent les dates de péremption sans dommages excessifs et, bien sûr, permettent de ravir les papilles des plus gourmands.
Votre trajet en bagnole vous fait chier ? Avalez un petit triangle jambon / œuf dur, balancez l’emballage dans la boîte à gants, et en voiture Simone !