On s'est fait chier et pourtant, ce match ne restera pas dans les annales... Ici l'appellation "match nul" prend tout son sens. Un nul blanc entre des rouges et des bleus qui ne voulaient surtout pas perdre, mission accomplie.
On a tout de suite compris en voyant l'équipe alignée par Mancini que les intentions des citizens étaient défensives, prioritairement. L'italien alignait pas moins de trois milieux à caractère défensif ; De Jong, Yaya Toure et Gareth Barry. Quel manque d'ambition, quel aveu de faiblesse. Jamais on a vu les centaines de millions dépensés pour attirer la crème des joueurs. Le seul Tevez se tuant à la tâche pour se créer des demi occasions, un peu aidé par Silva. Derrière, on fermait la boutique avec des gestes parfois à la limite du correct, mais cela fait partie du jeu et on peut s'attendre à ce genre de "bataille" lors d'un derby qu'on aura finalement tenté de nous vendre à coups d'articles plus ou moins aguicheurs. La vérité que le terrain nous a livrée c'est qu'on en parlera beaucoup moins après qu'avant le coup d'envoi.Le seul moment un peu sympa sera une petite prise de bec entre le jeune Rafael et le mercenaire argentin.
United, malgré les bobos et le virus qui court à Carrington, alignait une équipe compétitive, la preuve que Fergie tenait son adversaire en estime et espérait bien obtenir un résultat au City of Manchester Stadium. Van der Sar, Rafael, Rio, Vidic, Evra, Nani, Fletcher, Scholes, Carrick, Park, Berbatov. Non, y'a pas à dire, ça faisait un bail qu'on n'avait plus vu un onze qui avait autant de gueule. Mais visiblement émoussés et face à onze défenseurs, la tâche était difficile, trop. On a espéré, sur une reprise de Berbatov ou en fin de partie lorsque les situations chaudes se multipliaient devant la cage de Joe Hart, mais non. Le coup sde sifflet final soulageait les uns, frustrait les autres. United a dominé, la deuxième mi-temps, surtout, mais n'avait pas les ressources nécessaires pour faire exploser le verrou des blues. VdS n'a quand à lui dû se détendre qu'une seule fois sur toute la rencontre, sur un coup franc de Tevez qui prenait la direction de la lucarne. Les sorties de nos arrières latéraux sur blessures, Rafael et Evra, nous furent préjudiciables tant leur soutien offensif était omniprésent. On ne peut pas dire que leurs rempaçants O'Shea et Brown aient parfaitement pris le relais. Nani, qu'on n'attendait pas de si tôt, fut quasi transparent. L'homme du match est sans conteste Nemanja Vidic, absolument impérial au coeur de la défense. Le capitaine des Red Devils était tout simplement infranchissable. Son alter ego Vincent Kompany a également tenu la baraque, de l'autre côté. Paul Scholes nous a comme d'habitude gratifié de quelques modèles de passes millimétrées, mais aussi de plusieurs approximations, avec en prime un carton jaune qui le privera de match ce week-end, à Villa.
Ce point du partage, s'il n'est pas un malheur en soi, vu la difficulté de s'imposer dans l'antre des citizens (Chelsea et Liverpool s'y sont cassé les dents, Arsenal s'est imposé à 11 contre 10), et s'il semblait être l'objectif des voisins bruyants, ne fait pas nos affaires et profite surtout à Chelsea, vainqueur face à Fulham (1-0). L'écart est aujourd'hui de quatre points. Mais ce match d'un ennui pathétique a surtout démontré que la passation de pouvoir entre United et City n'est pas encore à l'ordre du jour. Une équipe a tenté de gagné, celle qui remporte des trophées depuis deux décennies. L'autre a été incapable de faire le jeu comme on est en droit de l'attendre d'un prétendant au titre jouant à domicile face à son pire ennemi. Mancini a fait de City une équipe difficile à battre, mais pas un candidat au titre. Au final, la tacticien italien compte moins de points que son prédécesseur Mark Hughes après autant de rencontres, et figure à la même place au classement. Manchester est toujours rouge, qu'on se le dise.
United : Van der Sar, Rafael (Brown), Ferdinand, Vidic, Evra (O'Shea), Nani, Fletcher, Scholes, Carrick, Park, Berbatov (Chicharito).
Pas utilisés : Amos, Gibson, Obertan, Smalling.