Alors que ce système permet aux personnes exclues et précaires d’avoir accès aux soins, l’assemblée nationale a adopté le 2 novembre un droit d’entrée de 30 euros pour l’accès à l’AME. Cette barrière financière est un dispositif socialement injuste, ajoutant de la précarité sanitaire à la précarité sociale et financière.
Ce droit d’entrée ne résoudra en rien la question du financement. Cette mesure rapporterait 6 millions d’euros sur un budget de l’AME d’environ 540 millions d’euros. Aucune économie ne sera réalisée par cette mesure, l’AME permettant de limiter le recours tardifs à des soins urgents. Ce projet n’aura pour conséquence qu’un diagnostic et un traitement tardifs, réduisant les chances de survie des malades et augmentant les coûts de prise en charge. Les risques de propagations de certaines pathologies (tuberculose, gale,…) augmenteront, pouvant avoir des conséquences sanitaires importantes.
Alors que l’argument de l’augmentation des dépenses liées à l’AME est utilisé pour remettre en cause le dispositif, cette augmentation est le fait du durcissement du droit d’asile ainsi que du climat de peur créé par la politique d’immigration. Les personnes en situation irrégulières limitent leurs déplacements et arrivent de plus en plus souvent à l’hôpital dans un état critique. Ceci entraîne des soins plus complexes et des durées de séjour plus longues, et donc des coûts plus élevés.
A l’heure où plus de 13% des Français déclarent renoncer à des soins pour des raisons financières, la droite enfonce encore les plus démunis dans l’exclusion. Cette mesure doit être abandonnée car elle ne fait qu’augmenter la stigmatisation des sans papiers et leur précarité. Le gouvernement utilise la barrière à l’AME comme un argument supplémentaire dans une politique d’immigration nauséabonde, en dépit des conséquences humaines de cette mesure.
Les Jeunes Socialistes s’opposent à cette proposition humiliante pour la France. Les principes de solidarité et d’égalité sont centraux dans notre société, les personnes en situation irrégulière doivent être prises en charge par la solidarité nationale.
Source : MJS