C’est la dernière étape de la loi LRU mais non la moins symbolique. Les universités françaises vont racheter leurs locaux et devenir totalement autonomes
Libre de leurs actes et gratuitement
Neuf universités s’étaient portées volontaires pour enclencher la marche vers une autonomie totale. Valérie Pécresse a annoncé vendredi 5 novembre les noms des cinq établissements précurseurs : Clermont-1, Corte, Paris-6, Poitiers et Toulouse-1 Capitole. Le transfert de propriété, prévu dans deux mois, se fera gratuitement. Ces universités pourront dès lors vendre, détruire, transformer leurs patrimoines au gré de leurs projets. Seule l’université Pierre et Marie Curie ne sera pas propriétaire début 2011. En effet, le contrat ne sera signé que lorsque les travaux de désamiantages engagés par l’état depuis plus de dix ans prendront fin. La seule zone d’ombre qui doit être négociée, université par université, est le montant alloué annuellement par l’état pour l’entretien des bâtiments. Les quatre universités (Avignon, Cergy-Pontoise, Paris-2 Panthéon-Assas et Paris-Est Marne-la-Vallée) qui n’ont pas été retenues verront leurs dossiers traiter en 2012.
Pour où contre ?
Les partisans de la réforme LRU se réjouissent de voir les universités acquérir une totale autonomie de gestion. Ils reprochaient à l’état, entre autres, de ne pas avoir su entretenir ses bâtiments universitaires pendant tant d’années.
D’autres s’insurgent contre cette dévalorisation du patrimoine national. L’état est actuellement propriétaire de plus de 6350 bâtiments universitaires, dont des édifices historiques.
Les syndicats étudiants, fatigués par le mouvement des retraites, n’ont pas réagi à cette annonce. La loi LRU, adoptée dans la douleur, avait mobilisé les étudiants en 2007 et en 2009. Certains dénonçaient alors une privatisation de l’université.
Valentin Beauvallet
Photo : Le président de l’université Toulouse 1 Capitole Bruno Sire et l’architecte Bernard Paintandre visitent le chantier./Photo DDM, Thierry Bordas
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