Mr. Merlin (Monsieur Merlin / Un certain Monsieur Merlin)
Publié le 11 novembre 2010 par Joeybassett
Je devrais créer une catégorie « n’importe quoi » pour y classer certaines séries et celle-ci l’inaugurerait je pense car je ne me souviens pas d’avoir déjà chroniqué un concept aussi crétin. Ce pauvre Merlin, c’est vrai, a déjà été mis à toutes les sauces, rarement de bon goût. Mais là, les concepteurs de cette série lui ont fait toucher le fond. Le voilà garagiste à notre époque et forcé de trouver l’élu qui pourra retirer un outil coincé dans un sceau de ciment. Le seul et unique avantage d’un tel delirium, c’est que nous savons à partir de là que tout est possible. Hélas, si nous, nous le savons, les scénaristes de ce programme semblent l’ignorer et les histoires qu’ils pondent sur ce concept font dans le gros comme une maison et le déjà trop fait. Pour bien vous dégoûter et sans aucune objectivité, je vous offre le générique en Français qui est interminablement affreux et qui vérifie une règle d’or : quand tu mets une scène quasi complète de repas dans un générique, c’est que tu ne dois pas être bien fier des autres rushes que tu as… J’espère que celui qui a commandé et accepté cette musique l’a payée très cher, pour qu’il y ait une justice.
Ah, oui, aujourd’hui on fait dans le méchant sur 720lignes… Ça ne fera pas de mal à grand monde, vu que la série n’a connu qu’une seule saison dont une moitié seulement a été diffusée en France.
Il y a une sorte de conseil des magiciens qui est là pour obliger Merlin à former le jeune Zac puis ne cesse de le galérer quand l’apprenti déconne, ce qui est le cas dans tous les épisodes. Parce qu’en fait, il n’y a qu’une seule structure pour les épisodes sur laquelle on vient changer des éléments comme les organes interchangeables d’un Monsieur Patate. Zac apprend un truc de Merlin, il ne le maîtrise pas ou le maîtrise mal ou l’utilise imprudemment et il y a des conséquences qu’il faut réparer avant que ça tourne à la catastrophe. Adolescents obligent (devant la caméra et devant l’écran), il y a une fois sur deux une histoire avec des filles qui ne veulent jamais sortir avec Zac et elles ont raison parce que ce prédateur qui devrait être inscrit sur un fichier a toujours un truc pour les faire tomber dans ses bras. C’est traité de façon pédagogique avec des « leçons » censée raisonner le machisme de l’apprenti magicien, mais c’est pour mieux recommencer à l’épisode suivant. Il y a encore une fée qui se nomme alexandra et un nécessaire crétin de service qui ne voit rien et ne se doute de rien. Heureusement, ce sont des épisodes au format demi-heure et le programme suivant, quel qu’il soit, arrive ainsi plus vite.
Les deux Larry qui commettent cette série ne sont pourtant pas des débutants : Larry Rosen a été producteur sur The Partridge Family ou The Girl with Something Extra et son complice Larry Tucker a participé à l’aventure télévisée des Monkees. En revanche, après cette saison magique (maléfique ?), ils vont peu à peu disparaître du paysage. L’acteur Bill Bixby réalise plusieurs épisodes de la série, ce qui n’est qu’une anecdote et pas vraiment une référence, car ce sont ses tout premiers pas derrière la caméra et il donnera mieux plus tard. Le vieux Merlin garagiste, c’est Barnard Hughes (Doc, The Cavanaughs, Blossom…) et le sorcier stagiaire c’est Clark Brandon qui avait été auparavant dans deux autres programmes qui avaient coulé prématurément (The Fitzpatricks et Out of the Blue). La fée du logis est interprétée par Elaine Joyce et le bon copain qui ne sait rien c’est Jonathan Prince qui sera plus tard dans la sitcom Throb. Et pour une compilation des épisodes sur DVD, c’est trente dollars et beaucoup trop de carbone pour la livraison d’un objet tout à fait superflu.
J.B.
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