Écrit par Cameroon Tribune
Jeudi, 11 Novembre 2010 07:45
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Pourtant, malgré ce tableau qui aurait pu décourager plus d’une personne, l’HCY garde de l’affluence. Certainement grâce à la qualité du plateau technique et des personnels formés et affectés dans cette structure l’une des plus vieilles du pays. Un an après son arrivée à la tête de cet hôpital, le Pr. Lucienne Bella Assumpta parle de ce qui est fait pour redorer l’image de cette formation hospitalo-universitaire.
« Apporter au malade le meilleur service possible »
Pr. Lucienne Bella Assumpta, Directeur de l’Hôpital central de Yaoundé, fait le bilan d’une année passée à la tête de la structure.
Madame le directeur, un an après votre arrivée à la tête de l’Hôpital central de Yaoundé, quel en est l’état des lieux ?
Je dirais simplement que l’Hôpital central de Yaoundé se porte de mieux en mieux. Dès ma nomination par la haute hiérarchie, nous nous sommes attelés, mes collaborateurs et moi-même, à monter ce mur dont les fondations avaient été si bien posés par mon prédécesseur le Pr. Marie Thérèse Obama. Aussi, notre but ultime d’apporter au malade le meilleur service et le meilleur soin possibles, prend-il corps au quotidien, grâce au soutien de Monsieur le ministre de la Santé publique. A ce jour, les populations nous font confiance, - et nous les en remercions -, nos services connaissent de l’affluence et le dialogue est renoué avec les collaborateurs. Tout ceci en rapport avec la mise en place d’un processus gestionnaire transparent.
Les ressources humaines, matérielles et financières dont dispose l’hôpital sont-elles à la hauteur des missions et des attentes de cette institution ?
Nous parlons ici d’une structure de deuxième catégorie dans la pyramide sanitaire du Cameroun, dotée cependant de missions universitaires de formation et de recherche. Pour nous permettre de remplir notre cahier des charges, l’Etat fournit les infrastructures, du personnel bien formé, des médicaments de qualité à un coût subventionné. Mais les sollicitations sont nombreuses et les bénéficiaires doivent par conséquent apporter leur contribution.
Le service des urgences, porte d’entrée pour beaucoup dans cet hôpital, ploie sous de nombreux griefs tels que le monnayage des services. Qu’est ce qui est fait pour améliorer cette situation ?
L’Hôpital central est, 24H/24, le point de convergence des nombreuses urgences tant médicales, traumatiques que gynécologiques. Les tarifs des actes et des médicaments sont officiels et réglementaires. Les usagers sont donc appelés à signaler à la cellule de lutte contre la corruption ou à l’administration, tout abus constaté.
Il est arrivé que des patients soient séquestrés à la fin de leur traitement pour insolvabilité. L’argent est-il devenu primordial à l’hôpital ?
Entre la fin des soins et l’insolvabilité, il y a eu un préfinancement des soins par l’hôpital. Ce qui signifie que la priorité est bel et bien accordée à la santé du patient et non à l’argent. C’est au service social en poste à l’hôpital, dont nous saluons ici le dévouement, que revient la responsabilité d’identifier qui peut ou qui n’est pas à mesure réellement de payer ses soins.
Où est passé le fonds de solidarité qui avait été mis en place pour les patients indigents ?
Pour ce qui est spécifiquement du cas de l’Hôpital central, nous bénéficions de l’appui de l’Etat, de la Communauté urbaine de Yaoundé, d’associations et même de donateurs anonymes pour l’achat des médicaments, les soins, les examens et l’alimentation des indigents. Il n’en demeure pas moins que pour le compte de l’année 2009, notre Centre d’études et de recherche révèle que l’hôpital a financé l’indigence sur fonds propres à hauteur de 65 millions de F. L’identification des indigents par leurs communes respectives, associée à un système de préfinancement de la santé par les mutuelles ou l’assurance maladie, pourraient apporter une solution pérenne et satisfaisante à ce problème.
Et en parlant d’indigence, comment la définissez-vous, surtout qu’on a déjà retrouvé ici des responsables d’entreprises classés dans cette catégorie.
Il faut distinguer l’indigence structurelle qui relève de la compétence du ministère des Affaires sociales, et dont les critères sont bien définis, de l’indigence ponctuelle qui peut être le cas de monsieur tout le monde, à la suite d’un événement inattendu tel qu’un accident. Dans ce second cas de figure, habituellement les intéressés mettent un point d’honneur à régler leur facture le plus rapidement possible.
Des usagers se plaignent également souvent de la confusion de corps au niveau de la morgue. Comment fonctionne ce service particulier?
Le dépôt et l’enlèvement d’un corps relèvent de l’entière responsabilité des familles. Le problème véritable que nous rencontrons dans ce domaine est le nombre important de corps abandonnés ou non identifiés. Raison pour laquelle nous publions régulièrement des communiqués pour permettre aux proches de rentrer en possession des dépouilles le cas échéant.
Ces situations déplorables ne sont-elles pas le fait d’un personnel démotivé ? C’est à l’Hôpital central que ces mouvements d’humeur dans le secteur santé se font le plus souvent ressentir, quand ils ne partent pas de là…
N’appelons pas cela mouvement d’humeur. Il s’agit bien de grèves orchestrées par des travailleurs régulièrement syndiqués, et exprimant démocratiquement leurs griefs à leur hiérarchie.
Qu’en est il des personnels officiellement à la retraite et qui continuent de travailler ?
Faites-vous allusion à cette poignée de personnels qui a bien voulu continuer à nous apporter leur expertise pendant quelque temps encore sous le statut de contractuels ?