![Un pas de plus vers la mer, Bong Joon-Ho et Na Hong-Jin au FFCF 2010 Un pas de plus vers la mer, Bong Joon-Ho et Na Hong-Jin au FFCF 2010](http://media.paperblog.fr/i/382/3825276/vers-mer-bong-joon-ho-na-hong-jin-ffcf-2010-L-9RETCC.jpeg)
Un premier film de la sélection 2010 projeté dans l’après-midi devant un public bien trop rare, voilà qui tranchait avec l’effervescence de la veille. La marge de progression est encore importante pour la fréquentation du festival au cours des séances de journée, à l’évidence. En attendant, le cinémaniaque que je suis peut au moins s’installer tranquillement à la place qui lui chante dans la salle. L’héroïne de One step more to the sea se prénomme Won-Woo. Lycéenne, elle vit dans une maison avec sa mère et sa grand-mère. La relation entre la mère et la fille s’avère souvent tendue, Won-Woo supportant assez mal que sa mère la couve tant. Il faut dire que la jeune fille souffre de narcolepsie. Elle s’endort sans crier gare où qu’elle soit, en classe, dans la rue ou chez elle. Elle s’en trouve marginalisée au lycée, et donc trop protégée à son goût par sa mère. Mais celle-ci a quelqu’un d’autre que sa fille en tête ces derniers temps. Un professeur de photographie plus jeune qu’elle qui lui tourne autour…
Si la narcolepsie a inspiré la comédie française par le passé avec le Narco de Gilles Lellouche et Tristan Aurouet, ce n’est pas la voie qui intéresse la jeune réalisatrice Choi Ji-Yeong dont il s’agit ici du premier long-métrage. Son film à elle est une étude de caractères. Une chronique familiale explorant les relations entre une mère et sa fille, des relations alternant amour et conflit dans un cadre calme, quasi hors du temps. Les hésitations se succèdent : la mère reproche à une amie de regarder les hommes plus jeunes qu’elle, puis laisse l’un d’entre eux flirter ouvertement avec elle ; la fille voudrait que sa mère se trouve un mec pour qu’elle la laisse respirer un peu, mais supporte mal de découvrir que celle-ci sort effectivement avec un homme sans lui dire.
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Bien m’a pris de m’engouffrer plus tard dans la journée dans la salle 2 projetant une des séances spéciales de l’édition 2010 du festival. Là il y a avait du lourd, à petite échelle, mais du lourd. Les séances spéciales sont une nouveauté de la 5ème édition du FFCF, une série de films sur une thématique commune. Pour inaugurer cette section, les organisateurs du festival ont choisi de programmer des courts-métrages de réalisateurs de premier plan du cinéma coréen actuel : Bong Joon-Ho, Na Hong-Jin, Park Chan-Wook, Hong Sang-Soo, Yang Ik-Joon.
Les courts-métrages que j’ai vus mercredi étaient ceux de Bong Joon-Ho et Na Hong-Jin. Et autant le dire d’emblée, ces messieurs ont aussi du talent sur le format court. Le programme consiste en deux films de chaque réalisateur : Influenza et Incohérence pour Bong, Sweat et A perfect red snapper dish pour Na.
Influenza est sans doute le plus étrange des quatre. D’une durée de trente minutes, le film est constitué de vidéos de caméras surveillance. Celles d’une banque, des toilettes du métro, d’une épicerie et d’autres lieux du même acabit à travers lesquelles le réalisateur de Memories of Murder filme des agressions pour le moins insolites. En découlent des séquences mémorables où à l’absurdité se dispute le cocasse, toujours avec un ton digne du talent du réalisateur.
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L’enchaînement avec le premier des courts-métrages réalisés par Na Hong-Jin est d’ailleurs assez fluide. Intitulé Sweat, « sueur », le film de 12 minutes seulement met en opposition un homme vivant à l’évidence dans l’aisance, propre et tiré à quatre épingle, et une poignée d’hommes et de femmes de classes sociales inférieures, chauffeur, ouvrier… Il ne s’agit pas là d’une opposition physique, mais d’un exercice de style où la sueur symbolise le dur labeur mal récompensé face à la netteté d’un certain type d’hommes qui ne sue qu’au lit pour une partie de jambes en l’air. Au début, l’exercice semble vain, mais au fil des minutes, la beauté des images est rejointe par cette observation sociétale peut-être facile mais donnant du sens à un bel exercice.
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