Impossible d'y échapper. A chaque coin de rue, des affiches vantant le G20. Le gouvernement a mobilisé starlettes et médias pour en faire la promotion.
Et 50 000 policiers pour assurer la sécurité.
Le quartier de Gangnam va vivre des heures difficiles. Le centre économique de la Corée du Sud est pris d'assaut par près de 10 000 participants au G20. Routes bloquées, stations de métro fermées près du COEX, où se tient le sommet, sous périmètre de sécurité à 2 km à la ronde.
Pour accueillir l'évènement, Séoul a décidé "d'embellir" ses trottoirs : parterres de fleurs, éloignement des vendeurs ambulant. Tout doit être "propre et net", un peu à la manière de Pékin pour accueillir ses Jeux Olympiques. Surement en négligeant l'âme et l'ambiance de la capitale coréenne.
Pour convaincre la population que l'évènement est d'importance, une gigantesque campagne d'affichage transforme la ville. Les vedettes du pays, acteurs, actrices ou encore Kim Yu Na, championne olympique de patinage, vantent le G20 et demandent à la population d'être exemplaire. Un message qui agace une partie des habitants, mais qui touche aussi sa cible. Les manifestations de dimanche contre le G20 ont peu mobilisé. Même si les Coréens s'amusent de la propagande du pouvoir, ils veulent tout de même donner une image moderne et assagie du pays.
Le gouvernement espère faire une grosse impression sur les 3000 journalistes annoncés, afin que ce G20 soit un élément majeur de la promotion du pays. C'est oublier que la plupart ne passeront que 48h dans le pays, enfermés dans le centre de presse du Coex, travaillant la nuit en raison du décalage horaire. D'ailleurs, qui se souvient des précédents hôtes du G20 ? C'est un évènement qui n'a pas jusqu'ici servi la cause des villes où il a été reçu.
Le G20 devait avoir lieu sur une ile artificielle au milieu de la rivière Han. Le projet n'ayant pu être terminé, le gouvernement a finalement choisi le COEX, le centre des affaires internationales, pour tenir le sommet. Le choix d'une île facilitait la gestion de la sécurité. Le retour au COEX complique la donne. Plusieurs dizaines de milliers d'employés le traversent chaque jour. Il est accolé au plus grand centre commercial de la capitale. Pour réduire les risques, de nombreuses sociétés fermeront leurs portes jeudi et vendredi, demandant à leurs salariés de travailler le WE. Le centre commercial, lui, sera inaccessible durant le sommet.
Cinquante mille policiers sont mobilisés. Ils contrôleront tous les accès à deux kilomètres à la ronde. Les manifestations prévues auront lieu de l'autre côté de la ville et de la rivière Han, infranchissable pour les anti-mondialisation.
Les avions des chefs d'Etat seront escortés de F16 de l'armée sud-coréenne avant d'atterrir à Séoul. Quarante trois vols spéciaux sont prévus, dont le nouvel A330 de Nicolas Sarkozy. Les militaires sont placés en état d'alerte pour faire face à une éventuelle provocation nord-coréenne.
(article repris du site Aujourd'hui la Corée)