Je me souviens (Jean-Baptiste Besnard)

Par Arbrealettres

Je me souviens
de ces jours anciens
où je vidais à mon réveil
une énorme écuelle
de soupe au lard
dans laquelle trempaient
des tranches de pain de douze livres
qui avait réchauffé dans les cendres chaudes
de la cheminée de cette chaumière bretonne
tandis que ma tante Julie trayait sa vache
avant de me donner un bol de lait crémeux

Qu’il faisait bon vivre
à seize ans dans ce lit clos
sous le gros édredon
quand venait me réveiller
en me chatouillant Pierrete
une jeune voisine
qui avait une si belle poitrine
qu’elle m’autorisait à caresser.

(Jean-Baptiste Besnard)