Pompidou (Georges)Sa prescience des facteurs qui devaient compter l’a poussé à déclarer, en pleine période des Trente Glorieuses, que l’emploi serait à considérer comme un problème permanent, non traitable définitivement, mais que l’on devrait accompagner pour en atténuer les conséquences.Lors de son dernier Conseil des ministres, le visage gonflé par son traitement, il confie à l’assemblée qu’il « souffre comme un damné ». Le contraste entre les responsabilités considérables assumées et le tiraillement constant de souffrances atroces qui vous incitent à l’abandon de poste, mérite le respect posthume de l’homme d’État.
Giscard d’Estaing (Valéry)Ci-gît une présidence au d’Estaing contradictoire : des intentions modernistes, un phrasé IIIe République, un physique d’Ancien Régime.
Mitterrand (François)L'homme a su satisfaire jusqu'au tréfonds son ambition politique, s’accordant un septennat bis en assumant les contradictions de cette longévité présidentielle. Pour résister aux coups de boutoir quotidiens, aux tentatives de sabordage de son système, aux dénonciations en rafale des noirceurs de son labyrinthique passé, il a su intégrer les propriétés de la toile cirée. L’esprit agile, le caractère déterminé, il s’est imperméabilisé : et s'écoulent les éclaboussures...
Chirac (Jacques)Autruche présidentielle. Bien caché dans son sable élyséen, il n’a toléré aucun affront, aucune remise en cause de sa superbe avec ses gourdes, ses ratages et ses écarts lexicaux. Sa plus belle trouvaille institutionnelle, après la dissolution de sa majorité parlementaire en 1997 : la promulgation fantôme du CPE ! Mitterrand déblatérait sur Le Coup d’État permanent du chef historique de la France libre ; la première décennie du siècle se sera avachie dans les à-coups du fat déprimant.
Sarkozy (Nicolas)A quarante ou soixante ans de distance, que subsistera-t-il de la trajectoire du Sarkozy courant ? Quelques griffonnages insipides sur le menu du Fouquet’s ? Les abondances médiatiques du « court Sarko show » démultipliant annonces et explications, initiatives et déplacements pour occuper puis embrumer les esprits ?
Quelques Premiers ministresDebré (Michel)Mitterrand, lorsqu'il assumait les fonctions de ministre de l'intérieur, avait rassemblé suffisamment d'éléments pour décapiter le père de l'éna, futur artisan de la Constitution de la Ve République. Pas un mince gibier donc. Debré, mis au parfum, vint pleurnicher dans le bureau du ministre, le suppliant de ne pas révéler l'affaire.Quelques années plus tard ce même Debré, le vent en poupe, décide d'achever politiquement le Mitterrand en phase descendante. Il charge son ami Pesquet d'amener le futur Président à la bonne idée d'un faux attentat qui pourrait le remettre à l'avant-scène médiatique. « Il faudrait faire en sorte que l'idée vienne de lui » comme dans le film L'aile ou la cuisse de Zidi. Le parlementaire remplit sa mission d'approche et de suggestion. La révélation de la supercherie ne tardera pas, évidemment.
Fabius (Laurent)Scandale autour du Centre national de Transfusion sanguine qui aurait, en 1985, injecté du sang contaminé par le virus du sida à des hémophiles, alors que des techniques existaient pour stériliser le sang. Les inculpations défilent et Fabius saponifie un max. Le voilà qui revendique le droit à la dignité et qui défend son honneur. Le fœtus du monde politique nourrit ses convictions de poncifs douceâtres et de colères avec petits poings en avant.Dieu Tout-Puissant, si tu existes un tant soit peu, fais que le Fafa ne pose jamais son derrière sur le trône élyséen. Fanfan le vieux nous aura suffi. (1991)
Rocard (Michel)
Cresson (Edith)Mitterrand son quatre heures et sa Cresson toujours vivants, aux dernières nouvelles. (Novembre 1991)
Bérégovoy (Pierre)Quand j'appris la nouvelle de son suicide, je roucoulais avec ma douce Kate dans le Grand Hôtel de Cabourg où nous avions décidé de passer un week-end prolongé. A nuitée, découvrant en voiture les beautés alentour, je gardais au fond de la gorge un étrange relent de dégoût pour la clique médiatique, qui enterrait hier et désormais encense le feu Premier Ministre.Pour l'homme, sensible jusqu'à la moelle, je ruminais l'impression confuse d'un magistral gâchis. Ce petit homme, si anodin à première vue, cachait probablement une loyauté trempée qui, au-delà d'une compétence sans cesse améliorée par sa remise en cause quotidienne, alliait sa survie au sens de l'honneur. Je reste profondément ému de cette intime tragédie.
Balladur (Édouard)
Juppé (Alain)Il choisit de lancer de profondes réformes pour assainir les comptes du pays, mais sa méthode, pour faire passer ces nouveaux efforts, se révèle désastreuse et autorise tous les à-peu-près des grévistes.
Raffarin (Jean-Pierre)
De Villepin (Dominique)Dans La tragédie du président de Franz-Olivier Giesbert, il apparaît comme le plus imbu de lui-même, et son discours off comme le plus en décalage avec sa tartine démagogique officielle. Habitude langagière révélatrice du personnage : tout ramener au fait « d’en avoir ou pas… » dans le pantalon. Le critère des gonades semble être l’alpha et l’oméga de son sens critique. Des couilles plein la bouche, il en sert à ses interlocuteurs en coulisse, certain d’être lui-même doté des plus impressionnants spécimens…Le désastre du CPE, cette piteuse retraite en rase campagne, a révélé la texture et le contenu des testicules du Premier ministre tout juste calibrés pour jouer aux billes. Exit le mauvais poète des roubignolles !
Fillon (François)
Quelques figures politiquesCohn-Bendit & Marchais
Delors (Jacques)Jacques philosophal qui transmue en technocratisme tout ce qu'il envisage. (Juin 1994)
De Villiers (Philippe)Echevelé Vendéen en bonnet phrygien qui, il y a quelques décennies, s’était secoué le complet-veston sur les grilles de l'Assemblée nationale. Cheveux en bataille, tour du menton hirsute, il vivait là sa petite poussée révolutionnaire.
Hollande (François)« Omniprésident » ironise-t-il à propos du locataire de l’Elysée. Hollande jubile de sa trouvaille, oubliant un court instant le champ de ruines qu’il secrétarise comme charcutier en chef de la farce socialiste, Sert-à-rien général du parti des sots en lice pour… 2012. (2007)
Le Pen (Jean-Marie)
Royal & Bayrou
(Iconographie extraite de dessins de Plantu)