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Ces parents qui créent des écoles pour leurs enfants

Publié le 09 janvier 2008 par Willy

 
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L'école Le Roseau, à Fontainebleau, accueille une trentaine d'élèves du CP au CM2 (Martine Archambault/ Le Figaro).

Méthode syllabique et histoire au programme de ces établissements pas comme les autres.

Un petit parfum de Doisneau flotte dans cette grande maison bourgeoise de Fontainebleau. Le long d'un grand jardin, les enfants sont répartis en petits groupes par classes, qui autour de la cheminée, dans le bureau, près de la cuisine… À l'école Le Roseau, une trentaine d'enfants du CP au CM2 vivent une scolarité particulière. Au premier trimestre, les six familles, qui ont créé cette structure en 2006, ont obtenu officiellement le statut d'école hors contrat. Et ne sont donc pas tenues de suivre les programmes de l'Éducation nationale.

Si on ne sent ici aucune guerre ouverte contre le système scolaire, pour François Maillot, l'un des cofondateurs du Roseau, qui abrite l'école dans sa maison, le constat était clair. «Les méthodes actuelles d'apprentissage de la lecture sont mauvaises, les enfants arrivent avec de grosses lacunes en CM2», explique-t-il. Après avoir, pour certains, tenté l'école à la maison  qui, reconnaît l'une des mamans, a des limites, notamment au niveau de la vie sociale des enfants   , ces couples d'amis ont décidé d'unir leurs forces.

Les mamans, plutôt «bon chic bon genre», enseignent à mi-temps dans les différentes classes et s'appuient sur une méthode qui sent bon les cahiers d'écoliers d'autrefois, celle de l'école Sainte-Anne. Pour la lecture, un credo : la méthode dite syllabique. Au programme également, de fréquentes dictées  une par jour en CP  , des rédactions dès le CE1, de nombreux textes appris par cœur, un enseignement très approfondi en histoire et un contrôle par semaine portant sur toutes les matières, avec un système de «bons points». Sans oublier la prière du matin, même si, souligne Valérie Maillot, «nous accueillons des enfants non baptisés».

Aujourd'hui, les sept élèves de la classe de CP apprennent le son «ch». Et les résultats sont là. Au rythme d'une petite dictée chaque jour, à l'issue du premier trimestre, Renaud, Clémentine, Anna et leurs quatre camarades lisent tous sans aucune difficulté ou presque. À côté, Antoine-Marie et Selma-Lieu, deux des quatre élèves de CE2, font une division et utilisent avec dextérité un boulier en bois. À côté, dans la bibliothèque, la classe de CM1 compte…. deux élèves ! Chez les CM2, Anne, la seule fille des trois élèves, reconnaît toutefois qu'elle a «hâte d'être au collège pour jouer avec d'autres petites filles…». 

Garage aménagé

Aujourd'hui, Le Roseau veut s'agrandir et trouver de nouveaux locaux. «Nous avons de nombreuses demandes d'inscription que nous avons dû refuser faute de place», regrette Valérie Maillot. Non loin de là, à Rambouillet, d'autres familles ont décidé, elles, de créer des classes de collège hors contrat. Après des débuts dans un garage aménagé, le collège Saint-Jean-Bosco vient de déménager dans des locaux plus vastes. Une quinzaine d'élèves répartis entre la 6e et la 5e, onze enseignants, c'est le règne du système D pour boucler le budget : brocante, vente de gâteaux. «Nous ne sommes pas des ayatollahs du hors-contrat, nous avons des professeurs diplômés. Un agrégé de maths a même rédigé un manuel sur mesure», se félicite Mathilde Magon.


Par Aude Sérès -
http://www.lefigaro.fr/


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