Magazine Environnement
Les façades aux couleurs éclatantes de Tirana, la pub bannie à São Paulo ou les jardins partagés de Détroit sont des tentatives originales pour rendre aux habitants la liberté de s'approprier leurs quartiers.
© Bright TalTirana, quand les façades s’expriment
Comment relooker une ville de 700 000 habitants après 46 années de communisme ? Le maire de Tirana, Edi Rama, s’est proposé en 2000 de transformer les façades délabrées, héritage décadent de l’architecture communiste, en peintures murales extravagantes. C'était l'an 2000 et en quelques mois, toutes les rues du centre ville se sont couvertes d'échafaudages, petit à petit, pour faire peau neuve et renaître avec des couleurs éclatantes. En plus des peintures, les premiers lampadaires urbains ont été installés pour la première fois dans la capitale albanaise. Le relooking de Tirana était le sujet de discussion préféré des habitants. Pour la première fois, un sentiment d’espace public partagé et de responsabilité collective émergeait, après de longues années d’immobilisme communiste. Après la Biennale de 2003, des artistes du monde entier ont transformé les grands blocs d’immeubles en pièces uniques d’art contemporain. Il y avait de quoi faire ! Il est vrai que beaucoup de bâtiments sont encore en mauvais état, malgré ce lifting superficiel. Mais cette initiative a contribué à transformer le paysage et, pourquoi pas, insuffler un élan de changement dans cette ville qui était restée longtemps endormie sous le communisme.
© Fernando Conti - Prefeitura de São PauloSão Paulo, no logo
Imaginez une ville sans affiches, sans écrans lumineux, sans banderoles, sans un bombardement de messages publicitaires permanent. São Paulo l’a fait ! La capitale économique du Brésil a interdit toute publicité dans la rue depuis 2007. La publicité, lorsqu’elle envahit l’espace public, est assimilée à de la pollution visuelle. Derrière les affiches, on redécouvre depuis 2007 les façades, et les favelas.
© methyl_livesLes potagers de DétroitDétroit, la ville symbole de la «rust belt» américaine, la capitale déchue de l’automobile, voit fleurir des milliers de jardins dans ses arrière-cours, ses parcs et ses terrains vagues. Aujourd’hui, près d’un habitant sur deux pointe au chômage. Et 30% du tissu urbain est en friche.