Le Casino de Bruxelles, rue Duquesnoy (l'ex Salle de la Madeleine) a mis les clés sous la natte en février.
Fin avril, ouverture du 'centre de loisirs' Viage, sur le Boulevard Anspach (à l'endroit où se situaient les Galeries en l'honneur du Jules bourgmestre): blackjack, roulette et autres
gambling games... lounge VIP, soirées dansantes, un restaurant sur les toits 'Kameleon Sky', d'où tu peux voir la tour Eiffel par temps clair, et un magnifique théâtre, pouvant accueillir un
petit millier de spectateurs (Prince y a joué devant quelques privilégiés avant son show anversois).
Quoi?
L'acheter en viager... oublie, fieu, la CAI semble avoir les reins solides.
Avec JP, costard trois pièces, pompes cirées, boxer Calvin Klein et Havane de 66€ , on fait le tour du propriétaire.
Hôtesses accueillantes, personnel de bar stylé, une Carlsberg à 3€, on a déjà vu pire, et une superbe salle de concert, dont l'acoustique s'avèrera exemplaire.
20h30' ( pas de retard, ouf!): Tom Dice!
Tom Eeckhout (non c'est pas un cycliste ayant gagné la kermesse de Bierbeek en 1991), doit assurer l'avant-programme!
Tommeke fut le digne représentant de notre fier Belgenland à l'Eurovision à Oslo.
On peut le signaler: il termina à la sixième place avec sa rengaine 'Me & my guitar'!
Se pointe armé d'une guitare et en guise d'accueil envoie:' Alles goed, Brussel? Met mij, ook, merci!'
T'as pigé le topo, un brave garçon, qui ne ferait pas de mal à un diptère.
Le genre qui doit faire le gendre idéal, d'ailleurs toutes les ménagères ont adoré son répertoire à la guimauve, chanté d'une excellente voix (cf James Blunt, James Morrison, Enrique Iglesias...)
sur fond d'accords de guitare inoffensifs.
En avril, sortait son premier CD 'Teardrops': la boulangère, la coiffeuse, la poissonnière, l'employée de banque, la grande Zoa, et Elio Di Rupo ont acheté un exemplaire...
Résultat: disque d'or!
Pendant 30' on aura droit à huit titres de ce chef- d'oeuvre larmoyant, dont: 'Why?'..tell me why you are saying goodbye... je t'aime, tu ne me regardes pas ...I'm going crazy...je peux pas vivre
sans ton amour...
Quoi encore, JP?
Mike Brant, Frédérick François, Franck Michael, Patrick Fiori...
T'es cultivé, JP!
Tom Dice, ook, d'ailleurs...tell me mirror what went wrong?
On poursuit, 'Always Forever' , le fameux 'Me & my guitar' , 'Forbidden love' et ' Broken'.
Les dés sont jetés, Tom Dice nous quitte, Véronique et Marie-Madeleine essuient une larme!
Petit tour au bar, où tu croises de fameux gangsters: Steven, Luc Toogenblik, Gerrit le Coq en Jan den Hollander, tout comme nous et des centaines d'autres, ils ont gagné un ticket lors d'un
contest.
A vue de nez, 98 personnes ont payé leur place.
Manque de promo, suggère JP qui a pris connaissance du concert il y a 3 jours!
A 21h28, tu reprends place et 2' plus tard: Joan Armatrading and band!
Sa 20ème plaque déjà!
Elle est accompagnée d'un trio pas con: le fabuleux keyboard player, Spencer Cozens, ami de feu John Martyn, qui joue avec Jacqui McShee's Pentangle ou Julia Fordham- à la basse 5 cordes/contrebasse: John Giblin, un sessionman aux états de service plus éloquents que ceux de James Bond: Eric Clapton, Peter Gabriel, Kate Bush, Simple Minds, Phil Collins, Gerry Rafferty, Paul McCartney et une centaine d' autres - aux drums: un mec qui joue pas comme un pied: Gary Foote (Jacqui McShee, Hall & Oates, Regina Belle...)!
Joan en piste, équipée d'un mini-micro serre-tête dynamique, elle attaque 'Show some emotion', c'est assez confus, quelques tripotages et, miracle, guitare et voix sont au top.
La madame, approchant de la soixantaine, possède toujours ce timbre caractéristique, faisant passer Tracy Chapman pour une première communiante et son jeu de guitare est tout bonnement phénoménal.
Avec Miss Armatrading pas de cinéma déplacé, droit au but, telle est la devise.
Déjà, de belles envolées jazzy te faisant regretter d'être sagement assis.
L'album précédent se nommait 'Into the Blues' , 'Something's gotta blow' , extrait de cette plaque, nous prouve qu'il s'agit bien de blues.
Une chambre d'echo sur la voix, quelques nappés de claviers juteux, cette longue plage magistrale nous plonge dans l'univers d'un Robert Cray féminin: funk et blues!
Eh lightman, allume un coup, j'aimerais voir la tête des gens qui n'ont pas payé, qui ne me connaissent pas et se demandent si je suis une cousine de Céline Dion.
How many of you know me?
Une cinquantaine de mains levées.
C'est déjà ça, murmure Souchon!
Bon, et bien, les petits gars, my name is Joan Armatrading et je vais vous faire chanter et bouger.
Trois bobonnes se souviennent que la soupe est sur le feu et mettent les bouts.
Il y aura d'autres désaffections pendant le show!
La ballade grandiose 'All the way from America' (1980), pas une ride ce hit!
On revient au matériel récent, un 'Two Tears' nerveux avec toujours ce mix de rock, r'n'b, jazz et blues.
On continue dans le registre verser des larmes: 'Cry', clôturant l'album, a sad lovesong!
'Into the blues' un jeu d'une fluidité limpide.
Imagine a flawless diamond, me souffle Rafi, une barbe travaillant du côté d'Anvers.
Joan y introduisant quelques références ancestrales, telles 'Mannish Boy'.
' A woman in love': maladie incurable.
C'est obsessionnel: 'Love, love, love', jazzy à la Joni Mitchell.
A l'acoustique pour une version 2010 de 'Love & affection', décoré de lignes de sax affectueuses du drummer.
Sorry, si je dois constamment vous tourner le dos et take a sip de ce sirop, mais suis enrhumée, les enfants.
Pas contraignant pour sa voix en tout cas.
Gary, menneke, que joue-t-on?
La setlist mentionne 'Tall in the saddle', lady!
OK, j'enfourche le canasson.
Ce truc gluant sent le Ray Charles à plein nez, Joan y va d'un méchant petit solo, on est en plein drame, quand subitement l'étalon part au galop et la plage vire groovy funk.
Un grand moment.
Le titletrack, 'This charming life', et une séance singalong/handclappings pour réveiller les assoupis: ' Best dress on' , un rock stade de foot .
T'es de sortie ce soir, baby?
'You rope, you tie me': tire-toi de là, laisse-moi passer, ne me les brise pas..you get too jealous.. faut que je me casse.
Pas une facile, cette madame!
Le titre coup de poing: ' Heading back to New York City'.
Une basse galopante, des riffs hard rock, ça cogne comme les Cream ou le Free de Paul Kossoff.
(I love it when you) 'Call me names' !
Ah bon: pute, salope, catin, bagasse, gueuse, pouff...
T'en connais d'autres JP?
Lady Gaga?
Carte rouge, JP!
' Me Myself I'.
De La Soul?
Non, Joan Armatrading 1980!
Voilà, Bruxelles, normalement on sort, vous gueulez, on revient et on vous joue un morceau ou deux.
On change la donne: on sort pas, vous crachez vos poumons en hurlant et on vous joue le bis 'Willow' que vous allez chanter avec nous.
OK?
WOUAAAAAAH!
...I may not be your best...
Stop, merde, ai oublié de vous présenter les garçons: Spencer, John et Gary!
Avanti pour la superbe ballade 'Willow'.
Bye, bye
On gueule, elle ne revient pas, elle est partie jouer son cachet au craps!
C'est con, la setlist mentionnait encore le super hit 'Drop the pilot'.
Y avait pas de pilote dans l'avion!