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Je les entends mais je ne les écoute plus.Je les vois gesticuler mais ne les regarde plus. Dans les filets de la pensée, ils passent sans problème à travers les mailles puisque leurs idées n'en sont plus. Ils représentent dans leur costume ombilique impeccablement repassé les commerciaux d'un monde en carton , en container, en colis de toutes tailles qui n'a rien d'autre à proposer à notre soif d'exigences et d'aventures que la consommation effrénée de marchandises et la déshumanisation programmée de longue date de la personne unique et irremplaçable transformée peu à peu en objet futile et jetable.
Mais de qui parlons nous ainsi?et bien, tout "simplement" de l' omniprésent Homo Politicus-dans sa version moderne. qui encombre d'un lancinant rien à dire et prêt à digérer les ondes quotidiennes de la désinformation traversant notre existence à heures régulières.
Alors bien sur, on pourrait croire que mon propos est exagéré, que dis-je désabusé voir même refaisant le lit jamais vraiment défait du populisme...Et pourtant, même si, ici ou là et par chance, il existe quelques appréciables personnages qui astiquent encore la politique pour en faire jaillir son miel , j'ai le déplaisir de penser que la grande majorité des professionnels d'un métier qui n'existe pas est en situation quasi permanente de conflit d'intérêt avec le monde obscur et sans règles éthiques de l'économie et/ou avec son propre ego.
Alors, au lieu de l'inscrire sur les paquets de cigarettes (qui soignent l'hypocrisie des épiciers ) c'est sur les murs de la représentation nationale et décentralisée -mairie, conseil général, régional, préfecture, intercommunalité, sénat,chambre des députés, ministère, palais présidentiel...qu'il aurait fallu écrire en grand et en relief :Le pouvoir tue.-le respect- la parole donnée-la générosité-l'humilité-l'honnêteté -la réalité-la liberté-la franchise-l'humanité...
Et qu'importe la valse des étiquettes et emballages , puisque au fond du fond , tant que les règle du JE du système perdureront il n'y aura pas de différence entre celui qui dit qui l'est et son reflet dans la glace du trottoir d'en face.
D'ailleurs n'est - il pas navrant de constater que à peine avoir revêtu la peau et les habits de l'Homo Politicus, la plupart des gagnants du concours prennent très vite toutes les "bonnes" manières de la fonction. Il y aurait bien pourtant quelques solution de moindre mal , des contre-pouvoirs légaux, des non cumul de mandats, une date de péremption de l'élu etc mais... entendez vous dans vos campagnes...électorales, des propositions dans ce sens?
Allez chut! un peu moins de bruit s'il vous plait, j'écoute, des fois que...
photos -bords de Loire- par Philippe
« Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu'eux ! » Lebrac dans « La guerre des boutons »