Quatrième de couverture :
"La chair de la Salamandre” est un roman historique qui se déroule comme un roman policier. Dans le Cahors du XIIIe siècle, Marteil redonne vie à l’histoire oubliée des banquiers et usuriers qui formaient une caste à part, prêts à tout pour accroître leur fortune en pratiquant des taux d’usure inouïs. A une époque où l’usure est condamnée par l’Église mais nécessaire au fonctionnement du commerce, les personnages de la Salamandre sont souvent très obscurs, rarement philanthropes. A tambour-battant et soutenu, l’auteur bascule entre une atmosphère lourde et un humour décapant. “ Un monde impitoyable, dit-il, où les banquiers sont, en fait comme aujourd’hui ”. Il ajoute : “ j’ai d’ailleurs offert un exemplaire dédicacé à mon banquier sous la citation suivant : “ A mon banquier, quel qu’il soit, passé, présent et à venir ”.
Mon avis :
C'est plus par curiosité que j'ai décidé de tenter ma chance à ce partenariat entre La Louve éditions et Livraddict. Le résumé du livre laisse entrevoir un récit historique plein d'humour ; pour autant la couverture est assez peu attractive : elle aurait davantage pu illustrer un livre d'histoire. Passé cette austérité, Jean-Louis Marteil a mené de main de maître ce récit.
Jean-Louis Marteil a choisi de s'intéresser à une période historique assez méconnue : le Moyen-âge. Pour moi, la première originalité se situe ici. L'auteur transmet parfaitement à son lecteur l'impression que beaucoup de personnes ont de cette époque : un âge sombre, trouble, où les relations entre les individus sont complexes, souvent agressives et empreintes de méfiance. Mais pas d'inquiétude : tout cela est raconté de façon très simple et avec beaucoup d'humour (comme une farce ?). Je pense que c'est pour cette raison qu'à de multiples moments dans ma lecture, j'ai eu l'impression de suivre une pièce de théâtre ! Les décors, les personnages très prononcés presque caricaturaux, les dialogues parfois rocambolesques : tout cela participe à ce sentiment.
Mais en plus du roman historique (beaucoup de notes de bas de page expliquent certains faits réels), nous sommes aussi face à un polar médiéval où croyances religieuses et païennes s'entremêlent. Je cite notamment "l'eau a tué" : la personnification de l'élément eau par certains villageois et très vite dénoncées par l'évêque de Cahors Guillame de Cardaillac (qui a réellement vécu) et Bertrand de Vers, l'usurier, personnage central de cette histoire.
La partie polar est plutôt bien menée et touche directement Bertrand de Vers et sa famille. Très vite, on se rend compte que cette famille n'a rien d'idyllique et qu'elle cache bien des secrets. Ses membres se craignent, se haïssent et c'est certainement Domenc, le commis de la famille qui est le personnage le plus sain du récit.
C'est un livre atypique, très bien écrit, qui pourra plaire à pas mal de personnes je pense ! En tout cas, moi, je vous le conseille !
Remerciements :
Je remercie chaleureusement La Louve éditions ainsi que la team de Livraddict pour cette découverte pleine de surprises, une lecture atypique et riche.