Inceste : nous sommes tous concernés

Publié le 10 novembre 2010 par Mcetv

Tabou, l’inceste choque et dérange. Il touche pourtant 2 millions de personnes en France d’après un sondage Ipsos publié en 2009. Abusés dans leur enfance ou proches de victimes, les étudiants sont aux aussi concernés par ce fléau

Les ravages de l’inceste

Perpétrée au sein de la famille, l’agression sexuelle sur mineur s’appelle l’inceste. Quand les souvenirs refont surface après un déni, beaucoup de jeunes se retrouvent dans l’impasse. D’après une étude de Louis Jehel, Catherine Bonnet, Pierre Levy et l’AIVI (l’Association Internationale des Victimes d’Inceste) concernant la santé des victimes, la triade « Anorexie-boulimie, pulsions suicidaires et peur des autres » prouve, à 91%, qu’il s’agit d’un cas d’inceste.

Libérer la parole

Neuf fois sur dix, la famille incestueuse exclut la victime qui révèle l’inceste. C’est pourquoi, d’après des études étrangères, 50% des victimes se confient à leurs amis. Si votre ami(e) est concerné(e), il faut lui prêter une oreille attentive sans remettre sa parole en doute, et ne pas hésiter à l’encourager -avec tact- à en reparler par la suite. Enfin, orientez-le (la) vers des professionnels formés à la question de l’inceste. Si vous êtes vous-même victime, des groupes de parole (réservés aux majeurs) ont été ouverts par AIVI afin de raconter votre histoire et rencontrer d’autres victimes.

Comment dénoncer le crime ?

Si vous connaissez un mineur victime d’inceste, vous devez informer les autorités. Dans le cas contraire, vous vous trouveriez dans un cas de non-assistance à enfant en danger. Au sein d’une même famille, l’inceste peut toucher plusieurs enfants. Par exemple, une jeune fille de 24 ans peut constater que son petit frère subit la même chose qu’elle. Le 119 (Allô Enfance Maltraitée) permet de signaler un cas de maltraitance à enfant et alerter la justice. Lorsque la victime est majeure, elle doit porter plainte elle-même. Après avoir fait inscrire l’inceste dans le Code pénal, l’AIVI a lutté pour le rallongement du délai de prescription (obtenu en janvier 2010), passé de 28 à 38 ans après les faits pour porter plainte.

Pour en savoir plus : http://www.aivi.org

Lauren Clerc


Photo CC @Eleonore Henri de Frahan – 1ère manifestation de victimes d’inceste (AIVI) en France les 20 et 21 janvier 2004 devant le Sénat