La cérémonie de remise des Prix de l’édition 2010 des Prix Pinocchio du développement durable s’est tenue hier soir à Paris. Décerné par Les Amis de la Terre, ces prix récompensent les entreprises qui bafouent les droits humains, l’environnement et communiquent à grands coups de greenwashing.
And the winner his…
Prix Pinocchio “Droits humains”
# Sodexo
# JL Vilgrain - Somdiaa – Sosucam - winner
# Orange
# GDF-Suez
Le groupe Somdiaa a remporté le premier Prix en destabilisant la sécurité alimentaire de populations locales Camerounaise (Mbandjock, Nkoteng et Lembe-Yezoum dans le département de la Haute-Sanaga) au profit de l’extension de ses activités de production et de transformation intensive de canne à sucre. Les indemnités prévues par contrat avec le gouvernement Camerounais (5 euros par an et par habitant sont dérisoires… et n’ont jamais été versées…
Prix Pinocchio “Environnement”
#AXA
# Total
# Eramet - winner
# Alstom
En 2006, Eramet fait l’acquisition du permis de Weda Bay sur l’île de Halmahera en Indonésie. Avec ce gisement, Eramet a pour ambition de quasiment doubler sa production, faisant ainsi face à la raréfaction des gisements de nickel dans le monde. Or, la plupart de la zone exploitable se trouve en pleine zone de forêts tropicales primaires, avec seulement 3 505 hectares en zone non boisée, sur un total de 76 280 hectares. Il faut savoir que l’Indonésie abrite parmi les plus importantes forêts primaires d’Asie, ce qui en fait un haut lieu de biodiversité. Sur la zone du permis, on ne trouverait pas moins de quatre espèces d’oiseaux et sept espèces d’amphibiens menacées, inscrites sur la liste rouge de l’IUCN. Difficile toutefois de concilier protection de la nature et exploitation minière à Weda Bay: c’est près de 17 millions de tonnes de remblais qui devraient être extraits chaque année !
Prix Pinocchio “Greenwashing”
# Crédit Agricole - winner
# SNCF Zéro Carbone
# Aéroport de Beauvais-Tillé
# Renault/Dacia
Le « retour au sens commun » dont le Crédit Agricole se fait le chantre dans un publicité laisse en effet dubitatif. Selon un rapport publié en 2007 par les Amis de la Terre, la banque était responsable en 2005 de l’émission d’environ 200 millions de tonnes de CO2 induites (c’est-à-dire provoquées par les projets financés par la banque), soit l’équivalent des émissions d’un petit pays africain. L’organisation Banktrack rappelle également que la banque garde une ardoise chargée d’investissements controversé : financement de la méga-centrale à charbon de Medupi en Afrique du Sud, principal partenaire financier de l’usine de pâte à papier de la compagnie finlandaise Botnia à la frontière entre l’Uruguay et l’Argentine, etc. En avril 2010, la Cour Internationale de Justice avait constaté que l’Uruguay avait manqué à ses obligations procédurales avec l’Argentine au sujet de ce projet. Le « sens commun », vraiment?