Écrit par Mutations
Mercredi, 10 Novembre 2010 10:35
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Les éléments de la police municipale sont à pied d'œuvre depuis la nuit de lundi dernier.
«Où voulez-vous qu'on aille vendre ? Vous attendez toujours l'approche des fêtes de fin d'année pour venir nous chasser», lance une quinquagénaire, le front plissé. «Je n'ai même pas encore terminé la scolarité de mon fils», poursuit la dame les yeux remplis de larmes. C'est en effet le désarroi et la colère qui se lisaient hier matin sur les visages des commerçants du marché central. Précisément ceux installés
au lieu-dit «gazon». On n'y retrouve plus de comptoir, ni table ou autre étal sur les lieux. Cette place du marché, occupée jusqu'à lundi soir, est vide. «Je suis partie du marché lundi aux environs de 18h.
J'ai rangé ma table et mon tabouret comme je le fais d'habitude. Ce matin, à mon arrivée, aucune trace de ces objets. Les gros bras de la communauté urbaine de Douala ont tout cassé», fulmine Agnès, une jeune commerçante d'une vingtaine d'années. «Ils ont même pris le soin voyez-vous, de débarrasser tous les morceaux de planches», poursuit Agnès.
Selon certains témoins, c'est dans la nuit de lundi 8 Novembre à 21h30 que tout a commencé. Les éléments de la police municipale arrivés dans le marché ont tout cassé sur leur passage. Informés, certains vendeurs revenus sur les lieux vont pourtant essayer d'intervenir. Ce qui leur vaudra des échanges houleux avec les éléments de la Communauté urbaine de Douala (Cud). Ils ont d'ailleurs failli en venir aux mains.
Hier en matinée, l'atmosphère était toujours tendue entre les agents de la Cud et les commerçants. Y compris les éléments du Groupement mobile d'intervention n°2 (Gmi 2) qui sillonnent le marché, armes à main, coiffés de gros casques. A en croire l'un d'eux, ils y sont présents pour éviter d'éventuels débordements.
Au «gazon», aucun commerce n'est installé. Plus loin, deux vendeurs ont aménagé un comptoir de fortune. Lequel se résume à un tabouret sur lequel sont exposés quelques médicaments contenus d'ailleurs dans une petite caisse à peine ouverte. «On ne peut pas se permettre d'exposer tous nos produits sinon les agents vont tout saccager», indique Henri Noumbissi, l'air inquiet.
Interrogée, l'une des employées de la Cud explique que «les vendeurs du marché «gazon» ont été sommés de débarrasser la chaussée depuis des mois. Chose qu'ils n'ont pas faite. A cause d'eux, on ne peut ni circuler ni se garer aisément au marché». Pour les commerçants, pas question de partir du marché central. D'autant plus qu'à ce jour, il n'y a aucun lieu aménagé pour leur recasement.