Après El Niño voici El Niña !
Selon le bulletin d’information publié le 11 octobre 2010 par l’Organisation Météorologique Mondiale on observe actuellement des conditions caractéristiques d’un épisode El Niña d’intensité modérée à forte dans la zone équatoriale de l’océan Pacifique.
Ces conditions devraient persister au moins pendant le premier trimestre de l’année 2011 et pourraient même encore se renforcer au cours des quatre à six prochains mois.
El Niña c’est qui ?
L’actuel épisode El Niña qui s’est rapidement développé depuis juin / juillet 2010 se caractérise par des températures anormalement basses des eaux de surface du centre à l’est du Pacifique équatorial, qui entraînent de fortes fluctuations du climat.
Les températures de surface de la mer sont inférieures à la moyenne d’environ 1,5 °C.
Dans cette zone la température de l’eau sous la surface a des valeurs inférieures à la moyenne de 2 à 6 °C.
A contrario El Niño (dissipé depuis avril) correspond à la phase chaude de ce phénomène par le réchauffement des eaux de surface.
Qu’elles sont les conséquences du phénomène El Niña ?
De deux ordres dirons-nous :
1. Climatiques, globalement il a été constaté une corrélation entre ce phénomène et :
- De fortes pluies sur l’Indonésie, la Malaisie, l’Australie, l’Amérique centrale, le sud-est de l’Afrique
- Des périodes de sécheresse intense en Amérique du Sud.
Ce phénomène, bien sûr, a des conséquences dramatiques pour les populations des régions concernées qui sont touchées par les inondations, glissement de terrains…
A titre d’exemple la saison des pluies est extrêmement violente cette année dans toute l’Amérique centrale et notamment au Costa Rica, Guatemala, Nicaragua…
Par ailleurs, les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) connaissent déjà un déficit pluviométrique important.
2. Economiques, à ne pas prendre à la légère.
Ce phénomène a des impacts importants sur les récoltes agricoles, l’élevage et les produits alimentaires des pays touchés.
Et par ricochet des conséquences néfaste pour notre « porte-monnaie » avec l’augmentation des prix des matières premières agricoles importées : coton, café, céréales…
Le cours du blé par exemple (le Mercosur est un des principaux producteurs au monde) peut d’autant plus s’envoler que cette sécheresse fait suite à celle subie cet été par la Russie qui s’est traduite par un embargo sur l’exportation du blé.
El Niña n’est donc pas la bienvenue !
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Crédits photo Flickr / Néric Blein / Samarkand Persia / NASA Goddard Photo and Video