Magazine Cinéma
En salles : Disons-le tout court, Todd Philips est ce qui se fait de mieux en comédie : l’assurance de rire franchement, de bon cœur et sur des sujets pas forcément évidents. On le sait "L’humour, c’est quand c’est drôle" et nombre de producteurs, scénaristes et autres réalisateurs ont une énorme tendance à l’oublier. Combien de fois est-on sorti d’une comédie en se disant "Mouais… sympa… j’ai souri une fois… bon, OK, c’était moins drôle que Des Hommes et des dieux" ?
"Papa, tu étais comme un père pour moi !"
Avec Date Limite, les blagues sont plus que limite et c’est ce qui est bon. Mexicains, juifs, noirs, homosexuels, handicapés, policiers, banquiers, acteurs, joueurs de foot, douaniers... tout le monde prend cher. Il y a de l’acide pour tout le monde et le politiquement incorrect n’est plus qu’une expression du siècle dernier. Ici, ça défouraille à tout va, ça se masturbe pas mal, ça fume des joints, ça brave la mort et les morts, ça frappe les enfants et ça défrise la culture générale des protagonistes autant que la permanente de Zach Galifianakis, nouvelle icône du rire US.
Face à lui Robert Downey Jr prouve qu’il est un immense acteur capable de tout jouer : Iron Man, Chaplin, Sherlock Holmes ; et même d'être bon dans l’abyssal Gothika. Le duo sur le mode Campana / Perrin est sublimé par des dialogues sans failles au service de la grande qualité du film : le rythme. Pas de temps morts, pas de moments chiants, on est sur un modèle d’écriture où chaque acte a un écho dans le film à un moment ou un autre. Ce film est bon pour la santé ! Alors, dites-moi quand vous avez vraiment rigolé autant au cinéma ? J’entends Very Bad Trip là-bas au fond ! Et avant ?
Marcel Martial (ni juif, ni comptable)