Un match pour rien ?

C'est une certitude. L'équipe de France qui débutera le match, samedi contre les Fidji à Nantes, ne sera pas celle qui entamera son parcours en Coupe du monde le 4 septembre 2011 face au Japon.

La faute aux blessures, certes, mais également aux choix du comité de sélection de ne pas retenir dans le groupe des bleus certains joueurs qui, pourtant, font figure de cracks dans l'ovalie hexagonale.

Avec tout le respect qu'on porte à Fabrice Estébanez ou David Marty, il n'est pas certain que cette paire de centre soit la plus efficace de notre Top14. Dans le même ordre d'idée, on peut constater que la première ligne, composée de quasi-débutants, est expérimentale. Or la coupe du monde requiert de l'expérience, pas d'en faire.

Et il ne reste que huit matches, seulement, avant le rendez-vous de l'automne prochain, un rendez-vous autrement plus important que ceux qui nous attendent cette année.

Certes, les choix opérés par les sélectionneurs, sont susceptibles de répondre aux problèmes posés par le XV fidjien, avec un "cinq" de devant capable de mettre son vis-à-vis au supplice, et une troisième ligne apte à défendre sur la largeur et de suivre un ballon qui devrait sortir rapidement des regroupements.

Pour autant, quelle importance donner à cette rencontre, qui, vraisemblablement, n'offrira comme satisfaction que la victoire (espérons-le du moins...) ?

Pourquoi, par exemple, ne pas avoir essayé de faire jouer ensemble Damien Traille et Morgan Parra ? Dès lors que le choix est fait d'installer le trois-quart du BO à l'ouverture derrière François Trinh-Duc, il ne serait pas inutile de profiter des quelques occasions qui se présentent pour tester l'entente du Biarrot avec le petit prodige de Clermont.

De même, on sait combien les automatismes sont importants au centre. A partir d'un moment, il faut arrêter des choix et s'y tenir. Les sélectionneurs ont déjà du mal à fixer leur préférence sur un duo précis, il paraît périlleux de tenter des expériences dont on sait déjà qu'elles seront sans lendemain.

Les blessures n'expliquent pas tout. Et surtout, elles n'excusent rien.

On aura plaisir à regarder le match, car les rendez-vous en bleu sont encore suffisamment rares pour ne pas être précieux. Mais ce plaisir est déjà un peu terni par le sentiment que cette équipe n'est pas la meilleure possible et, plus grave, qu'elle ne représente pas l'avenir, en tout cas pas celui des douze prochains mois.

C'est dommage, pour ne pas dire dommageable.

Le XV de départ : Porical ; Arias, Marty, Estebanez, Médard ; (o) Traille, (m) Yachvili ; Lapandry, Harinordoquy (cap), Ouedraogo ; Thion, Millo-Chlusky ; Ducalcon, Guirado, Schuster.