Cet indiscutable succès populaire, populiste diront certains, repose d’abord sur sa référence explicite à la Tea Party de Boston, révolte fiscale fondatrice de la Révolution Américaine et aussi célèbre aux Etats-Unis que la prise de la Bastille en France une grosse quinzaine d’années plus tard.
Ce n’est évidemment pas tout. Si ça a plutôt bien marché, si ici ou là des candidats estampillés « Tea Party » sont parvenus à ravir la vedette et parfois même le siège de tel ou tel cacique du Parti Républicain, c’est parce que le mouvement a largement touché une classe moyenne américaine de plus en plus excédée par l’emprise et la voracité fiscale croissantes de l’Etat Fédéral, des techno-politiciens de Washington en général et de l’administration Obama en particulier.
C’est certes très américain mais ça n’aurait sans doute pas fonctionné sans l’activisme des « libertariens » américains qui correspondent politiquement peu ou prou aux libéraux français : pas vraiment conservateurs et certainement pas socialo-collectivistes à la sauce « démocrate ».
Socialism is not freedom !, le socialisme ce n’est pas la Liberté ! ont scandé les centaines de milliers de participants pour réclamer une baisse des dépenses publiques et des impôts. Pour ne rien vous cacher si « Restons Correct ! » était américain nous aurions été à leurs côtés.
Reste évidemment à savoir si un tel mouvement est possible en France. Pas évident. D’abord parce que (vraie) galette-saucisse partie, ça parle peut être moins à nos concitoyens que « tea party » aux Américains.
Ensuite et surtout parce que contrairement aux libertariens américains dont le parti officiel revendique plus de 200 000 membres, les libéraux français sont quand même un peu politiquement à la ramasse. Ultra-minoritaires à l’UMP ou éparpillés dans une nébuleuse de nano-partis sans vrais moyens tels Alternative Libérale, le Parti Libéral Démocrate, ou le Mouvement des Libéraux de Gauche (rigolez pas ça existe !), ils ont toutes les peines du monde à faire entendre leur voix.
Normal dans un pays dont les élites sont intoxiquées à l’étatisme et où, quoi qu’on en dise, la Liberté n’est pas vraiment la tasse de thé préférée des techno-politiciens de toutes obédiences.
La question est donc de savoir qui tentera le coup : les Bretons et leurs galettes, les Ch’tis et leurs moules-frites ou les Lorrains et leurs quiches ?
Article repris du blog d’Yves Delebecque avec son aimable autorisation.