Beau texte , au thème souvent visité, de l'arrivée d'un occidental dans le monde bariolé de l'Orient ...Michelange a été appelé par un sultan pour projeter un pont à Constantinople , (en dernière page, Mathias Enard dévoile ses sources et cela a effacé mes doutes ).. Pour l'accompagner dans ses visites de la ville et ses obligations publiques , on lui adjoint un poète apprécié, Mesihi de Pristina . Celui-ci tombe amoureux de Michelange. Le peintre et sculpteur n'est pas un bâtisseur de ponts et un moitié du livre dira ses doutes, ses difficultés , son envie de tout laisser tomber et de retourner en Italie, son pays qui lui manque.. Mais c'est aussi un livre qui se doit d'aborder la création artistique et la sublimation .
Au cours d'une soirée dans un cabaret (le terme ne convient pas , mais...) Michelange est fasciné par un (une ? -ambiguité...) chanteur ... Le rusé Arslan , jeune commerçant un peu louche , organise une fête chez lui et invite Michelange et Mesihi et aussi le (la) chanteur Il y a foule à cette fête , on boit ... Il s'avère que le chanteur est une belle orientale , et après un certain temps , Michelange se retire avec elle ; rien ne se conclut; la femme est furieuse ; elle se vengera ; Mesihi s'est rendu compte de tout ..Le lendemain matin se passe une scène digne du Caravage. Michelange est réveillé par un cri "un corps de femme ensanglanté sur le sol", Mesihi debout , hagard , "il brandit encore la dague noire"...Michelange bondit vers Mesihi , ils se blessent tous les deux . Mesihi se tait , ne dit pas qu'en tuant la chanteuse il protégeait "son" adoré Michelange ..Au cours de la journée Michelange a une vision du pont , le dessine ; sa mission est terminée.
L'épilogue raconte qu'un tremblement de terre a détruit une grande partie de la ville , ainsi que les piles du pont qui étaient déjà construites .....J'ai préféré le livre précédent de Mathias Enard, "Zone" , à ce conte oriental