Pour la première fois depuis l’indépendance de 1958, les guinéens ont été amenés à choisir leur président par la voie démocratique ce dimanche.
Le deuxième tour des élections présidentielles qui se sont déroulées en Guinée dimanche opposait Cellou Dalein Diallo, ancien premier ministre candidat de la communauté peule qui représente environ 40% de la population totale, à Alpha Condé, opposant historique et candidat d’une autre ethnie qui représente elle aussi environ 40% de la population.
Après les altercations entre des partisans de Cellou Dalein Diallo et les forces de l’ordre fin octobre, les observateurs extérieurs craignaient que le face à face politique ne dérive en violences interethniques lors de ce deuxième tour mais il n’en fut rien : tout ou presque se passa comme prévu dans un pays ou les institutions semblent encore fragiles et peu en mesure de contenir le risque de violences toujours présent.
Les guinéens, nombreux à se rendre dans les bureaux de vote, attendent à cette heure les premiers résultats provisoires qui devraient arriver mercredi. Si le bon déroulement des élections témoigne d’un effort de démocratie de la part du gouvernement de transition, on ne s’attend cependant pas à ce que l’annonce des résultats se fasse dans les meilleures conditions, chaque candidat étant persuadé qu’il va remporter ces élections.
Reste à savoir si l’heureux gagnant saura tenir ses promesses d’efforts dans la construction d’un Etat démocratique, d’une meilleure sécurité des citoyens et de leurs biens et qui mettrait en place un système de lois qui s’imposeraient à tous. Si c’est le cas, alors la République de Guinée pourra devenir un modèle de construction d’un Etat démocratique pour le reste de l’Afrique sub-saharienne encore peu avancée dans ce processus.
M.F