On ne va pas chez Kugel comme on va au Prisunic a dit un jour Pierre Bergé à Yves Saint Laurent qui souvent revenait de chez cet antiquaire de renom les poches pleines de merveilles. A voir ce plat de la fin du XVe siècle avec émaux opaques bleu, vert et blanc sur cuivre avec des rehauts d’or.
Diamètre : 43 cm
Le plat circulaire, aux émaux rehaussés d’or, est orné en son centre de deux rangs de gouttes, les premières bleues sur fond blanc, les secondes blanches sur fond bleu, séparées par un anneau vert. Le marli et l’ombilic sont bleus. Au dos, un numéro d’inventaire des collections Rothschild est peint.
Ce plat appartient à un groupe d’objets réalisés à Venise à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle. Les pièces qui ont subsisté sont rares. Elles comprennent des pièces profanes mais aussi liturgiques tels des reliquaires, ciboires, assiettes, plats et aiguières. La technique de l’émail peint sur cuivre se développa tout particulièrement après les lois somptuaires de 1510 pour remplacer les objets en argent qui avaient été fondus. Il se peut que les artistes aient essayé d’imiter la technique de l’émail translucide sur paillon d’argent du siècle précédent. La forme et la décoration des objets en cuivre émaillé sont très proches de ceux en verre de Murano de la même époque. D’ailleurs, il s’agissait probablement d’un travail de collaboration, un orfèvre réalisant la pièce de cuivre et un verrier apposant la décoration en émail. Cette théorie peut être confirmée par la présence de nombreux objets en cuivre émaillé dans l’inventaire après décès daté 1513 de Zuane Ballarin, l’un de ces artistes verriers . Les deux techniques témoignent de l’influence mauresque à Venise. Des exemplaires de cuivres émaillés vénitiens sont conservés notamment à Paris au musée du Louvre, à Londres au Victoria Albert Museum et à Baltimore à la Walters Art Gallery.
Provenance:
Collection Rothschild