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J’ai écrit à l’encre rouge sur les nuées opaques
Ton nom de code barré d’un soupir d’aise
.
Nous savions la rencontre improbable
Tant la prudence nous imposait de marcher
A l’ombre où se dessinait nos rêves fous
*
Je t’ai attendue et tu es venue
Descendue d’une lune blafarde
Entre deux rais de lumière étoilées
Telle une goutte de rosée
Perlant au front des brumes matinales
.
Tes doigts accrochent à ma boutonnière
Une décoration d’avenir
Un zeste d’espérance
Un mouchoir dans ma poche
Pour éponger mon front luisant
D’émotions trop longtemps retenues
*
Ce que nous avons à construire à nom de ville et d’eau
Sertie de jardins où cacher nos ultimes misères
.
Un bassin de soupirs
En maintient la verdure
Et l’automne ne vient à bout de nos feuillages
*
Nos mains cueillent les fruits
Nous avions tant attendu
Rêvé
.
Rêvé
*
Nous marchons solitaires
Notre pas décidé
Porte les germes de nos lendemains
.
Nous ne savons quoi dire
Quelle parole proclamer
Qui nous rende à notre humanité primitive
.
Long songe qui nous traverse
Comme le temps
*
Nous savons simplement
Ce dont nous ne voulons plus
.
C’est raison suffisante
A tous nos débordements
.
Nous sommes la tempête
Et le sable
.
Nulle digue pour arrêter notre vent
.
Il a le parfum de notre dignité retrouvée
.
Manosque, 18 octobre 2010
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