Hoosta magazine – Parlez-nous de votre rencontre avec Shahé Kalaidjian.
Francis Kurkdjian : Shahé a découvert l’univers de la Maison Francis Kurkdjian l’année dernière au moment où nous avons ouvert notre boutique rue d’Alger dans le 1er. Il a été un adepte de la première heure. A Noël dernier, pour remercier certains de ses clients, il a passé une importante commande de bougies et parfums d’intérieur. Il se trouve que Maison Francis Kurkdjian propose également un département « commande spéciale ». Shahé a été séduit par notre approche créative et toute l’histoire qui a généré la création de nos packagings – le gris-zinc des toits, l’or des coupoles des monuments- ce côté très parisien mais aussi très international. Nous nous sommes alors rencontrés et Shahé a souhaité créer deux bougies pour chacun de ses hôtels de Saint-Tropez et de Paris. Ensuite, je me suis rapproché de Christophe Pillet, l’architecte et designer à l’origine des ambiances des hôtels.
Hoosta magazine – De quels critères vous êtes-vous inspiré pour créer ces bougies ?
F.K. : J’ai rencontré Christophe Pillet à deux reprises. La première fois, il m’a parlé de son travail, que je connaissais déjà un peu, puis il m’a montré les plans de Sezz Saint Trop et les intentions créatives. En effet, l’hôtel Sezz Saint-Tropez devait sortir de terre dans les mois à venir. J’avais par ailleurs visité l’hôtel Sezz Paris auparavant. Nous étions dans un premier temps sur la création d’une identité olfactive commune, puis en voyant le travail de Christophe pour le site de Saint-Tropez je me suis dit qu’il faudrait deux identités distinctes. Pour résumer, l’hôtel Sezz Saint-Tropez, c’est l’hôtel Sezz Paris qui part en vacances !
Pour chacun des lieux, je me suis inspiré de leurs ambiances, j’ai essayé de capter l’atmosphère des lieux en gardant en tête que ce sont des lieux de passages, plus ou moins longs, qu’il faut une signature olfactive identitaire, sans être non plus entêtante ou « over powering ». La clientèle de ces deux hôtels est internationale et nous avons chacun des référents et des goûts olfactifs différents. Il faut donc faire attention, tout cela est une question de mesure. J’ai travaillé quelques semaines puis j’ai proposé deux idées pour chacun des hôtels que j’ai présentées sous la forme de mini-bougies. Shahé et Christophe ont évalué les pistes et ont été séduits par les mêmes fragrances.
Crédit photo:Nathalie Baetens
Hoosta magazine – Quelles en sont les senteurs ?
F.K. : Pour l’hôtel Sezz Saint-Tropez: une ambiance estivale et méditerranéenne. Une brise légère et maritime, un souffle d’air tiède. Une architecture simple et épurée évoquée par une composition autour du fénugrek et de l’immortel. Pour l’hôtel Sezz Paris : une ambiance urbaine, béton gris ciré et satiné, verre teinté, bois texturés. Des matériaux bruts mais généreux retranscrits par une composition axée sur l’odeur de l’ambroxan et d’un ambre boisé enveloppant.
Hoosta magazine – Est-il possible d’acheter les bougies au sein des deux hôtels ou dans votre boutique ?
F.K. : Il est effectivement possible d’acheter les bougies au sein des deux hôtels et nous réfléchissons actuellement à la possibilité de les vendre également dans notre boutique de la rue d’Alger.
Hoosta magazine – Avez-vous déjà réalisé des parfums ou des bougies pour d’autres hôtels à travers le monde ?
F.K. : Oui, tout à fait ! J’ai commencé en créant une bougie il y a 10 ans pour le restaurant Bindi, avenue Franklin Roosevelt à Paris. Et j’ai aimé l’exercice de créer un parfum ou une atmosphère olfactive pour un lieu. J’ai créé en mai dernier une fragrance spéciale pour célébrer les 100 ans du Trianon Palace à Versailles. Je viens de terminer toute l’identité olfactive d’un très grand hôtel à Marrakech qui a ouvert ses portes en septembre dernier, avec une gamme de bougies et de parfums d’intérieur offrant une fragrance différente par espace (public, privé et Spa). Nous avons un projet d’identité olfactive pour un Palace en Australie qui ouvrira ses portes d’ici 18 à 24 mois.