Scott Pilgrim est un jeune adulte qui joue dans un groupe de rock. Il se remet tout juste d’une relation douloureuse, et pour cela, son flirt naissant avec Knives Chau, lycéenne fraîche et naïve, lui est agréable. Mais c’est à ce moment particulièrement mal choisi qu’il rencontre Ramona Flowers, jeune femme sortie de nulle part, qui lui fait un effet particulièrement dévastateur.
J’ai eu la « chance » de lire les comics de Bryan Lee O’Malley avant de voir le film. Je mets le mots entre guillemets car si le premier tome des aventures de Scott Pilgrim était distrayant par son style bien particulier (trait noir et blanc cartoonesque, ton mélangeant jeu vidéo, pop culture, et relations sentimentales), j’ai eu beaucoup plus de mal à trouver du plaisir à lire les 5 autres, tant l’ensemble m’est apparu faiblard, délayé, sans grande force dramatique.
Mais c’était une chance malgré tout, parce que, du coup, j’étais prévenue. Je savais que ce film, qui adapte les 6 tomes, aurait forcément un peu de cette approche bien particulière, à la fois très superficielle mais avec des volontés de parler de la vie, malgré tout.
J’étais d’ailleurs plutôt contente que le film condense les 6 tomes ; effectivement, il me semble qu’il n’y pas matière à faire plus d’un film à partir des comics.
Sur ce point, ce n’est pas tout à fait exact, car le film réussit quand même à se perdre dans des longueurs, en particulier lors des scènes de combat qui, au bout d’un moment, sont vraiment répétitives et pas très bien montées. Mais c’est toujours moins interminable que sur papier.
Pour le reste, j’ai trouvé le film très agréable à suivre ; les effets visuels, déjà présents dans le comics, sont ici évidemment un prétexte à effets spéciaux colorés et explosifs qui se fondent très bien dans le film. Le tout donne une identité visuelle forte au film, et c’est même son intérêt principal : les effets fusent, mais aussi les références, les répliques, les gags, le tout dans un mic-mac finalement cohérent.
Michael Cera est plutôt pas mal en Scott, même si à la lecture, le personnage me semblait tout de même moins gauche, moins… michaelceresque. Tous les autres sont bien aussi, même si le rôle de Jason Schwartzman est trop faible pour lui donner quelque chose de vraiment intéressant à jouer. Mon personnage préféré, en comics et en film, reste Kim ; elle est ici interprétée par l’excellente Alison Pill, que j’ai découverte dans Milk et dans En analyse, saison 2. Elle arrive à dépasser ce côté unidimensionnel des personnages et à apporter un petit peu de profondeur. Mae Whitman est aussi assez drôle, et c’est amusant de la voir combattre Michael Cera, puisqu’ils étaient déjà dans un face à face bien particulier dans Arrested Development (elle jouait Ann, l’amie disgracieuse de George Michael). Brandon Routh est plus à l’aise ici dans un rôle comique qu’en Superman fadasse.
D’ailleurs, la dimension comique du film est peut-être ce qu’il y a de plus réussi, tout est très balisé mais suit une mécanique impeccable. Le tout est secondé par des scènes musicales ou de combat rythmées et chorégraphiées. La musique, qui tient un rôle important dans l’intrigue, est particulièrement bien adaptée et les chansons originales n’ont pas été bâclées. La scène de « battle » musical est particulièrement réussie.
En gros, tout le monde se défoule, nous avec. Le fond est mince, c’est sûr, mais pour une fois, ça ne me gêne pas plus que ça. Peut-être parce que j’étais prévenue, mais aussi parce que le film se suffit à lui-même en l’état, en tant qu’objet de divertissement pur et dur.