Débriefing

Un prof de français m'a invité. Ils ont seize, dix-sept ans. C'est l'heure du débriefing dans le train du retour.

Qu'ont-ils pensé? Est-il important que je le sache, et pourquoi? Ils n’étaient pas trop turbulents. Quelques-uns s'ennuyaient, je le voyais depuis le bureau professoral d'où je parlais de ce livre que j'ai publié.

Face à moi, un homme allume son ordinateur. Nous partageons la même table du wagon-restaurant. Il est bien vêtu, affable, sans doute homosexuel. Ses regards de désir sont révélateurs.

La nuit est tombée. Il est 18 heures, c'est un soir de décembre.

Deux ou trois femmes arrivent, bourgeoises, séduisantes, avec la panoplie des vêtements adéquats et un maquillage valorisant. Je me sens dans le coup. J’ai mis ma chemise noire, mon gilet neuf. Je me suis lavé les cheveux.

Dehors, il y a cette miniature: des réverbères au loin; des routes éclairées comme des rubans.