« La Néo-TV, et particulièrement les chaînes privées, exploite à fond le masochisme des spectateurs. Le présentateur pose à de tranquilles ménagères des questions qui devraient les faire mourir de honte, et elles entrent dans le jeu en rougissant plus ou moins et se comportent comme des putes. Cette forme de sadisme télévisé a atteint des sommets en Amérique avec un nouveau jeu proposé par Johnny Carson dans son émission très populaire Tonight Show. Carson raconte la trame d’un gros drame hypothétique du type Dallas, dans lequel apparaissent des personnages idiots, misérables, déformés et pervers. Pendant qu’il décrit un personnage, la caméra cadre le visage d’un spectateur qui se regarde dans un écran placé au-dessus de sa tête. Ce spectateur rit, tout heureux, pendant qu’il est décrit comme un sodomite, un violeur de mineures, la spectatrice rit de se retrouver dans la peau d’une droguée ou d’une débile profonde. Les hommes et les femmes (que la caméra choisit d’ailleurs perversement, à cause d’un défaut particulier) rient, heureux de se voir ridiculisés devant des millions de spectateurs : ils pensent que de toute façon c’est pour jouer. Mais ils sont vraiment ridiculisés. » Umberto Eco La guerre du faux (1985)
Mardi sur TF1 le football reprend ses droits, Benfica Lisbonne/Lyon. Après la victoire du match aller les Lyonnais devaient avoir de beaux espoirs, en fait ils sont passés de très près à côté de l’humiliation. Menés 4-0 ils réussissent in extremis à revenir à 4-3. Le score est flatteur au vu d’un match où les Rhodaniens furent inexistants. Il leur manque un tout petit point pour accéder au tour suivant, il va falloir se démener pour le rapporter. A suivre donc.
Le jeudi c’est La grande librairie sur France5. Toujours, ou presque. Charles Dantzig s’interrogeait Pourquoi lire ? En écho Danièle Sallenave demandait Pourquoi écrit-on des romans ? Tandis que Stanislas Dehaene nous disait tout sur La bosse des maths et qu’Antoine de Caunes nous révélait sa passion par le biais de son Dictionnaire amoureux du rock. Enfin, invité surprise de la dernière minute, David Vann l’écrivain américain qui vient de recevoir le prix Médicis Etranger pour son roman Sukkwan Island dont je vous ai parlé ici il y a bien longtemps.
Une semaine de télévision globalement satisfaisante, d’autant plus que je ne l’aie pas regardée tous les jours ! Ceci expliquant cela ?