Un député socialiste a démonté une grosse intox à l'assemblée, celle sur le coût du travail en France. Félicitons le ! qu'il serve de modèle à ses collègues. Et que tous ceux-ci s'inspire de lui . Il avait déjà été remarqué pour des faits semblables!
En relisant les débats sur le site de l'assemblée et après avoir la chose en directe, voilà la remarque très pertinente de Alain Vidalies.
Le débat va se poursuivre dans les prochains mois et il sera permanent jusqu’en 2012 parce qu’il concerne l’ensemble des Français. Ne pensez pas que le sujet est bouclé !
Monsieur Méhaignerie, il faut arrêter de culpabiliser les Français à cause de leur modèle social, surtout quand vous ne dites pas la vérité.
Ainsi, vous ne cessez de répéter qu’on ne peut pas augmenter le coût du travail en raison de la compétitivité. Or, selon une étude, réalisée en 2010 par Mme Mathilde Lemoine, directrice des études économiques de la banque HSBC, et qui fut membre de cabinets ministériels : « Le coût du travail en France reste inférieur à celui du travail en Allemagne. En effet, si, en France, les cotisations patronales versées pour une heure de travail sont supérieures à ce qu’elles sont en Allemagne, le salaire y est inférieur. Au total, le coût d’une heure de travail est donc plus bas en France qu’en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et bien entendu au Danemark, en Suède ou au Luxembourg ».
Dans, Le Monde de l'économie en date du mercredi 24 mars 2010, Madame Lemoine de HSBC précisait aussi que
Que manque-t-il aux entreprises pour développer l'emploi industriel en France ? De l'investissement productif, de l'investissement en innovation et de l'investissement en capital humain ! La France se caractérise par un faible investissement privé, notamment en innovation puisqu'il représente seulement 1,3 % du produit intérieur brut (PIB), contre 1,8 % en Allemagne.
Pourquoi cette difference ? ce n'est pas une histoire d'impôt ou de cotisations sociales. On sait que les grandes entreprises françaises payent moins d'impôts que les PME et donc in fine moins que les entreprises allemandes soumis à un IS inférieur de peu au notre. Il s'agit d'un problème de comportement de management des entreprises françaises, les gros nuls derrière la ligne maginot se goinfrant d'aides sans contreparties.
Que précise cette banquière, qui n'est pas une gauchiste :
Quelles seraient les mesures appropriées ? Il ne faut surtout pas de mesures sectorielles mais des incitations transversales à l'investissement sous toutes ses formes. Il faut aussi « désinciter » les comportements court-termistes. Je pense par exemple à une baisse de l'impôt sur les sociétés pour les bénéfices réinvestis, et à un plafonnement de la déduction d'impôt sur les sociétés pour intérêt d'emprunt. Mais aussi à des obligations réglementaires en matière de formations diplômantes et certifiantes dispensées en amont, c'est-à-dire avant que l'entreprise ne ferme ou ne licencie. Il est faux de croire que l'industrie de demain n'a pas besoin d'une main-d'oeuvre de qualité et payée à la hauteur de sa productivité. La flexibilité de la main-d'oeuvre du secteur privé ne peut être un objectif.
Et maintenant regardez cette courbe déjà citée : les profits des entreprises sont devenus prioritaires par rapport aux investissements. Bizarrement cela date des années de l'ouverture du crédit[1]
En France, ceci a été fait par le gouvernement Beregovoy. Une erreur stratégique de la gauche de gouvernement. Très justement rappellé par l'extrême gauche. On parle de revenir sur certaines de ces décisions, mais on n'en parle uniquement. à la concurrence dans l'Union Européenne avec apparition des produits financiers, cotation en temps réel (CAC) sur les marchés financiers, MATIF et autres joyeusetés et l'apparition des produits dérivés au début des années 1990. C'est aussi la période de prise de pouvoir des directions financières dans les entreprises, de l'apparition du concept de flexibilité pour les salariés ( Chirac 1986), qui devait résorber le chômage.
Donc le cout du travail n'est pas en cause comparativement à nos voisins européens.
Que constate t'on depuis 20 ans :
les dividendes s'envolent , y compris quand l'investissement diminue : il suffit de comparer les deux courbes. Et les salaires ne suivent pas la même évolution :
Là il faut etre doté d'une cervelle amoindrie pour contredire le fait qu'on voit que les dividendes explosent: multiplication par 13 en 25 ans, les gains de productivité ont crée de la richesse pour le top des classes sociales, pendant que les salaires ne suivaient pas le même chemin.
Et la part des salaires dans la valeur ajoutée (gros tas de fric de la nation) à baissé :
Et là qui osera me contredire :
1/ le cout du travail n'est pas un poids en France.
2/ les entreprises n'investissent plus assez dans le productif malgré des aides massives, exonérations et niches fiscales censées favoriser tout ça.
3/ dans le même temps les dividendes s'envolent, ainsi que le chômage.
La gauche devra revenir sur ces 2 derniers points, par une redéfinition de toutes les aides aux entreprises en les contractualisant : donnant-donnant. Et changer la fiscalité des dividendes, des bénéfices des entreprises pour punir les visions à cour-terme.
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