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« Qui s’excuse s’accuse » disait ce bon vieux Stendhal dans Le Rouge et le Noir. Cette maxime du plus célèbre des écrivains grenoblois (et donc du monde) sied à merveille aux entraîneurs sportifs de tous bords. Et plus particulièrement aux techniciens du monde du football. Généralement, c’est l’arbitre qui est désigné en premier lieu comme le principal responsable des mauvais résultats d’une équipe. On lui reproche souvent tout et n’importe quoi dans le choix de ses décisions : un penatly « incontestable » oublié, un hors-jeu non-signalé, une expulsion injustifiée etc… Certains s’amusent même à compter les points que les hommes en noir coûtent à leurs équipes avec ces fameuses « erreurs d’arbitrage », qui sont par ailleurs mises en avant de façon outrancière lors de compte-rendu de matches au détriment de l’analyse de phases de jeu. D’autres prétextes peuvent être aussi utilisés par les entraîneurs pour expliquer la défaite de leurs protégés : les conditions climatiques, les lointains déplacements ou bien encore le calendrier.
Mais dimanche soir Didier Deschamps a innové dans la recherche d’explications fumeuses. Après la victoire du Paris Saint-Germain deux buts à un, le technicien marseillais a expliqué (sans rire) que son équipe avait été fébrile en raisons des bouchons sur le périphérique. Un feu rouge qui dure trop longtemps, et hop un gardien qui se troue. Une voiture qui vous fait une queue de poisson, et hop une heure après vous ratez un contrôle. Il faut le savoir, ce ne sont pas des vidéos de ses prochains adversaires que le champion du monde 1998 visionne avant les matches. Non, ce qu’il regarde en priorité, ce sont les prévisions de Bison Futé. Son adjoint, Guy Stephan, passe lui des heures sur google map afin de trouver le meilleur itinéraire possible pour mettre les joueurs en condition optimale…Cette tentative, vaine et ridicule, de lancer une mauvaise polémique propre à ce genre de confrontations, ne grandit pas nécessairement l’entraîneur phocéen, sans pour autant être forcément grave. Didier Deschamps n’a ni la classe ni l’élégance d’un José Mourinho, on s’en doutait. Mais ces complaintes d’excuses moisies pour justifier les mauvaises prestations d’une équipe deviennent lassantes sur la durée. Au moins Yvon Pouliquen ne cherche pas ce type de justifications pour expliquer le classement du GF 38 cette saison.
Brice Tollemer