Éditeur : Gallimard/Collection Folio - Date de parution : 21/01/2010 - 178 pages sublimes...
Angleterre, 1962, Edward et Florence se retrouvent seuls après leur mariage célébré le jour même. Dès le dîner, les peurs de Florence remontent à la surface. Violoniste promue à une grande carrière, elle redoute le moment de la nuit de noces. Edward pressé de découvrir enfin le corps de sa belle accumule les maladresses. Si j’ai lu ce livre c’est grâce à Canel et je l’en remercie ! Il s’agit d’un coup de cœur, d’un livre magnifique! Nous sommes au début des années 1960, Edward et Florence sont deux jeunes gens instruit et pourvus d’une éducation stricte. Le mouvement de libéralisme sexuel qui commence juste à naître leur est inconnu. Ils arrivent tous les deux vierges et sans expérience pour leur nuit de noces. En une année, ils ont juste échangé quelques baisers timides. Florence éprouve une répulsion, un dégoût des contacts physiques avec Edward. Elle repousse le moment où ils vont devoir se retrouver dans leur chambre à coucher. Edward est impatient mais il a peur de décevoir sa jeune femme. Le malaise est palpable. Tout le récit est jalonné de leurs souvenirs. Présent et passé alternent avec brio. On découvre qu’ils viennent de deux classes sociales différentes, on suit leur enfance, leur première rencontre, la demande en mariage. Bien qu’Edward ait tenté des approches physiques, Florence a toujours fui. Et l’on se rend compte qu’ils se connaissent très peu .Florence ne sait que peu de choses sur les relations sexuelles. Elleest tétanisée par la peur. Edward se montre tendre puis plus insistant. La tension monte en crescendo. J’ai retenu mon souffle tout au long de ce récit me demandant comment aller se passer leur nuit de noces. Elle sera écourtée … je n’en dis pas plus. J’ai été frappée par le manque de petits gestes de tendresse, de gaité, de passion qui généralement enflamment les amoureux. Ian Mc Ewan nous révèle tout de ces deux jeunes gens et l’on se rend compte que l’absence de communication entre eux a été un frein invisible. L’écriture est sublime, ciselée, un vrai régal ! Un sans faute sur toute la ligne!
Les billets de Manu et de Canel ( tentatrice).
Qu’est ce qui les arrêtait donc ? Leur personnalité et leur passé, leur ignorance et leur peur, leur timidité, leur pruderie, leur manque d’aisance, d’expérience ou de naturel, vestiges des interdits religieux, leur anglicité, leur classe sociale, et même le poids de l’Histoire. Trois fois rien.