Synopsis :
Cinq jours séparent Peter Highman du jour où il sera père pour la première fois, au terme de la grossesse de sa femme. Tandis qu’il se dépêche de prendre un vol d’Atlanta pour être à ses côtés pour la naissance, ses meilleures intentions s’en vont à vau-l’eau. Une rencontre
fortuite avec Ethan Tremblay, un acteur en quête de reconnaissance, force Peter faire de l’autostop dans une virée qui va le mener à travers le pays, détruisant au passage plusieurs voitures, de nombreuses amitiés et sa dernière résistance.
Critique :
Date Limite faisait office de véritable test pour Todd Phillips. En effet, le réalisateur mis sur un piédestal depuis le triomphe de Very Bad Trip, l’une des comédies les plus politiquement incorrectes de ces dernières années, se devait convaincre le public que son succès n’était pas l’œuvre du hasard. Double enjeu donc puisque comme vous le savez peut-être, Very Bad Trip 2 est actuellement en tournage et une mauvaise surprise n’aurait clairement pas fait de la bonne pub pour la prochaine grosse comédie de Warner.
Bien que différent dans la forme, Date Limite reprend la construction de Very Bad Trip. Il s’agit là d’un road movie, la notion de l’inconnu en moins. Alors que dans le premier nommé, le personnage de Doug devait arriver à l’heure pour son mariage, ici, le personnage interprété par Downey Jr. doit arriver à l’heure pour l’accouchement de sa femme. Mais à défaut d’avoir pris une méga cuite, ce dernier va se retrouver suite à une succession de quiproquos à faire la route en covoiturage avec Zack Galifiankis, son exact opposé, lourdingue, drogué, stupide mais foncièrement attachant.
Que l’on soit clair, le film se déroule telle une voiture de course lancée en ligne droite. Aucun obstacle, une fin connue dès le départ, aucune alternative pour y arriver. Bref, la mécanique baigne dans l’huile et c’est probablement cette folie qui permettait à Very Bad Trip de déclencher rire sur rire qui manque à Date Limite, comédie pas grinçante, franchement classique mais portée par un tel duo qu’il est impossible de ne pas y accrocher. Todd Phillips semble d’ailleurs avoir tout misé sur la performance des deux zigototos à tel point que le scénario ne se montrera aucunement surprenant, distillant son lots de gags plus ou moins drôles (même si certains vraiment hilarants, le passage de la masturbation est déjà culte) tel un métronome peu dynamique.
Le principe de mettre ensemble deux personnalités que tout oppose ne date pas d’hier, elle d’ailleurs la recette de nombreuses bouzasses n’ayant rien compris à l’intérêt d’utiliser ce principe. Date Limite n’en fait pas parti, heureusement, et utilise à très bon escient les possibilités offertes par les incompatibilités notoires des deux personnages extrêmes, l’un businessman psychorigide, l’autre acteur Hollywoodien de seconde zone totalement à l’ouest, sympathique mais détestable à la fois. Laissés en roue libre, Galifianakis et Downey Jr. s’en donnent à cœur joie, n’hésitant jamais à aller dans une démesure salvatrice lorsqu’il s’agit de péter les plombs, rappelant quelques rares fois les crises de n’importe quoi dont Very Bad Trip pouvait se vanter.
On peut considérer que Date Limite est une gentille et inoffensive récréation, une sorte de pause gouter pour Todd Phillips en attendant la suite de son blockbuster qui se déroulera, peut-être le saviez-vous, en Thaïlande. La question est : est-ce que le monsieur n’a pas épuisé toutes ses cartouches entre ces deux films ? On espère que non…
Sortie officielle française : 10 novembre 2010