De Gaulle, le « Général », le « Grand Charles », fut l’homme du 18 Juin, le fondateur d’une cinquième République imparfaite mais stable, le décolonisateur qui eut avant beaucoup d'autres l’intuition que l’Algérie et sa « guerre » était un vrai problème pour la France…
Ce fut aussi plein d’autres choses qui, 40 ans après sa disparition, font désormais partie de l’Histoire, celle qui s’écrit avec un grand H.
Ce fut également, on s’en souvient moins, un personnage adulé mais aussi haï comme ne le furent jamais depuis aucun de ses successeurs. Il fut ainsi l’objet d’une série de tentatives d’assassinats heureusement avortées.
Ce fut enfin un véritable écrivain et l’auteur d’une série de « formules » au nombre desquelles son « Mort aux cons ? Vaste programme… » est sans doute non seulement la meilleure mais aussi la plus actuelle…
Tout ce qui précède n’est évidemment pas une raison pour sombrer dans l’extase posthume, pour que « Restons Correct ! » ajoute ses p’tites larmes blogosphériques au concert de sanglots longs qui ponctuent les célébrations automnales du quarantième anniversaire de sa disparition.
De Gaulle fut certes une immense figure historique, ce fut aussi la dernière incarnation du modèle national-étatique qui prévalut en Europe occidentale et en France en particulier de, grosso modo, la fin de la Renaissance aux dernières décennies du siècle passé.
Il fut à ce titre le très emblématique et très charismatique successeur d’un Colbert, des Jacobins de la Révolution, d’un Bonaparte, d’un Napoléon III inspiré par les Saint-simoniens : le thuriféraire inlassable d’un Etat fort d’abord soucieux de grandeur nationale et persuadé, pour paraphraser une autre de ses célèbres formules que, question (vraie) galette-saucisse, « l’intendance » (comprenez les acteurs économiques) n’avaient qu’à « suivre »…
On sait évidemment depuis les « chocs pétroliers » qui ont marqué la fin des « 30 glorieuses », que ça ne marche pas comme ça et que, sans porter atteinte à la mémoire de l’homme, il faut d’urgence reléguer les derniers oripeaux du gaullisme au magasin des accessoires politiques surannés. En compagnie des vestiges du marxisme et les ultimes billevesées du socialisme à la française.
Vaste programme ce n’est rien de l’écrire car, ce qui n’a pas changé depuis l’époque du « Général », c’est qu’il est toujours aussi difficile de se débarrasser des cons et surtout de leurs conneries…