Si ce blog existe, c’est parce qu’à un certain moment, après avoir posé un point final à mon récit, il m’est apparu comme une évidence que je devais sortir ce texte, le montrer, que c’était une autre étape indispensable dans le chemin de ma rédemption. Probablement tous ceux qui écrivent ont-ils ressenti cela, à un moment ou un autre. Il m’est arrivé, depuis longtemps, d’écrire, sans avoir spécialement besoin de voir mes textes ailleurs que sur mon écran d’ordinateur, ou sur quelques feuilles que seul je lisais. Cette fois, il s’agissait d’une histoire qui m’avait véritablement bouleversé et qui me perturbait encore, je ne pouvais finir d’en sortir sans ce pas supplémentaire.
J’ai, assez naïvement, pensé à en faire un vrai livre, publié. Mais, très vite, j’ai compris que ce que j’avais écrit ne correspondait pas à ce qu’un éditeur attend pour s’engager. J’ai cherché d’autres voies. Et c’est ainsi que j’ai créé ce blog, en sachant bien qu’une présence sur le web n’apporte pas forcément de visibilité. Et, à peu près en même temps, j’ai découvert M@nuscrits où je me suis empressé de mettre le premier chapitre, espérant quelques réactions. Elles ne sont guère venues. Ensuite seulement, mais j’étais encore très affaibli psychologiquement, j’ai envoyé mes feuillets à un éditeur, un seul. Et ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé combien cet envoi était irréfléchi. Je ne le regrette pas pourtant car cela faisait partie d’une démarche qui s’imposait à moi.
Je suis maintenant convaincu que la place d’un texte comme celui là est plus sur internet : il finit par trouver ses quelques lecteurs, trop peu nombreux sans doute pour intéresser un éditeur. Je l’ai retiré de M@nuscrits où de toute manière il était perdu très loin dans les profondeurs de la pagination. C’est aussi un des paradoxes d’internet : tout y reste, laisse des traces, mais l’affichage réel y est éphémère. La publication sur ce blog, extrait après extrait a au moins cet avantage de proposer une assez artificielle nouveauté. Et puis, il me permet d’écrire un peu chaque jour.
Voilà d’ailleurs que j’ai déjà utilisé trop de mots ! Je voulais juste citer un autre espace de publication sur internet : il s’agit de Sengoa. Je ne sais pas encore bien de quoi il s’agit. A première vue, on dirait un éditeur en ligne qui propose à ceux qui le souhaitent d’y installer, gratuitement, leurs écrits et demande aux lecteurs d’apporter un avis, promettant une publication à ceux qui seraient cooptés par la communauté. Voilà qui ressemble un peu à M@nuscrits. Mais, car il y a un « mais », Sengoa propose aussi aux auteurs de les publier sous forme papier « pour un prix raisonnable »… Sengoa est donc un éditeur à compte d’auteur qui pense utiliser une communauté internet comme comité de lecture pour publier, cette fois comme éditeur classique, des textes qui auraient recueilli assez d’avis positifs. Ce qui me gêne un peu, avec Sengoa, c’est l’affichage de livres à vendre qui sont manifestement ceux dont l’auteur a accepté d’investir puisqu’une recherche, sur le site, avec le critère « édité par Sengoa » ne donne rien.
Sengoa recommande de commencer par publier des textes courts. Bien sûr, car il est peu probable que l’on lise, et surtout à l’écran, un pavé de plusieurs centaines de pages écrit par un parfait inconnu. Seulement, dans ce cas, qu’aurais-je à y proposer ? Des extraits ? Ou bien faut-il n’y mettre que des textes complets ? Le mieux est encore de tenter une expérience. C’est aussi l’avantage d’internet et de ses espaces gratuits.