Il y a des mots et il y a des actes

Publié le 06 novembre 2010 par Aurialie

Le 11 août, sur le site de la Jeune Garde de Russie unie, était publié une article intitulé "Les journalistes-traîtres doivent être punis !", dans lequel l'œuvre d'Oleg Kachine, journaliste politique à Kommersant, était décrite comme une "activité de sabotage journalistique semi-clandestine de dépravation des lecteurs et de discrédit des autorités". L'article était illustré d'une photo du journaliste avec la mention "sera puni". Et le journaliste a bien été puni : après avoir été attaqué par 2 inconnus dans la nuit de vendredi à samedi, il souffre d'un grave traumatisme crânien, a des fractures d'un tibia, des mâchoires inférieure et supérieure, des phalanges des mains. Il a dû être amputé d'un doigt et se trouve actuellement dans un coma artificiel. Comme l'a dit le directeur général de Kommersant : "Ils voulaient qu'Oleg ne marche pas, n'écrive pas et ne parle pas."

Aujourd'hui, l'article de la Jeune Garde est toujours en ligne, mais une autre mention apparaît au début de l'article : "La Jeune Garde est extrêmement indignée de l'attaque barbare du journaliste Kachine. Il y a une lutte politique civilisée, et il y a un crime. Il y a des images, et il y a une vie. Nous appelons tout le monde à le comprendre."

Il y a peu de doutes sur le fait que l'activité professionnelle d'Oleg Kachine soit à l'origine de son agression : rien ne lui a été volé, ni son argent, ni son téléphone. Il a beaucoup écrit sur l'opposition, les mouvements extrémistes, les manifestations, notamment celles pour la défense de la forêt de Khimki. D'ailleurs, un activiste écologiste, Konstantin Fetissov, a également été agressé cette semaine, il se trouve aussi dans un état grave et a été plongé dans un coma artificiel.

Le président Medvedev souhaite que les agresseurs soient punis, comme ces quelques Russes manifestant devant le siège de la police de Moscou.

Image : Oleg Kachine (source - Kommersant)