Il y a un peu plus d'un mois, j'évoquais le cas de l'artiste Oleg Mavromatti qui n'avait pas pu renouveler son passeport russe au Consulat de la Fédération de Russie de Sofia, où il réside depuis une dizaine d'années avec le statut de refugié politique. En 2000, il était poursuivi par les autorités russes pour incitation à la haine religieuse (art 282 du code pénal) suite à une performance dans laquelle il se crucifiait.
C'est avec un nouveau projet, tout aussi extrême, qu'Oleg Mavromatti fait parler de lui aujourd'hui. Il a décidé d'effectuer une performance en ligne, intitulée "Свой/чужой" (Allier/Ennemi), ayant comme objet un "supplice" public : une sorte de chaise électrique sera connectée à Internet via un ordinateur, un vote en ligne décidera alors si une décharge électrique de 200.000 volts lui sera envoyée pendant 1 seconde ou pas ; il sera physiquement puni par ceux qui veulent sa condamnation. Les décharges pourront aller jusqu'à 600.000 V pendant 2 secondes, toujours en présence d'un médecin et d'un électricien.
Aujourd'hui (le 7 novembre) de 19h à 23h, heure de Sofia, avait lieu la première connexion entre l'artiste et les internautes ; les résultats du vote sont visibles sur cette page. Le projet doit durer encore 6 jours, jusqu'au 14 novembre. Oleg Mavromatti considère la prison comme une menace réelle, du fait de la violence qui y règne. Cette performance est une expression métaphorique de cette menace, qui reste souvent invisible pour les autorités judiciaires, selon lui.
Source image : article 282