Tout brûle. Le feu détruit tout et réunit tout. Imayo Özberg, Rita Marvrakis et les autres, dans un futur improbable, bien après la Deuxième Union Soviétique. Dans un monde de cendres et de suie. Rares sont les humains qui vivent quarante ans, les plus nombreux sont les enfants, bercés par les contes de la Mémé Holgolde où Marta Ashkarot, l’éléphante, ne meurt pas, mais change d’existence par une marche sans fin qui renouvelle son monde. Un jour, pourtant, elle arrivera au bord du bord de l’univers en flammes. Aura-t-elle trouvé « le bonheur universel dans un contexte mondial défavorable », objectif de la révolution ? Dans ce monde-ci, les enfants sont abandonnés, les adultes ne les touchent plus que pour leur imposer leur ordre, jamais pour les protéger, jamais pour la tendresse.
Tout brûle. Et juste le jour de la bolcho pride, la manifestation interdite. Les enfants brûlent et dans le brasier deviennent des cormorans noirs, comme dans les contes de la mémé Holgolde, deviennent l’un et l’autre, n’ayant plus que la vie et rien d'autre dans une image figée de flammes (un peu comme Hladik dans la nouvelle de Borges).
Manuela Draeger appartient à une communauté d’auteurs imaginaires, prévient la quatrième de couverture. Ce livre est fait de désespoir, ou peut-être de l’espoir des pessimistes.