Est-il possible d’appliquer « la méthode humanitude » dans le monde du travail ? Est-il possible de dialoguer avec ses interlocuteurs en étant à leur écoute, en prenant en compte leurs sentiments et émotions, en les rassurant le cas échéant ? Est-il possible d’exprimer à ses collègues, à ses supérieurs, à ses employés ses sentiments, ses émotions, ses difficultés ? Qu’en est-il du contact physique ? Comment peut être interprété le geste d’un homme prenant une collaboratrice dans ses bras ? Ou lui tenant la main tandis qu’elle pleure pour une raison quelconque ?
Aujourd’hui encore, le monde du travail est plus que jamais le monde de la performance et de l’apparence. Montrer ses sentiments et émotions, ses difficultés, c’est se montrer faible et risquer de perdre sa place. A cause de cela, les victimes de harcèlement moral se taisent. Pourtant, un collaborateur qui se sent bien dans son lieu de travail commet moins d’erreurs et ne perd pas de temps « à ruminer » ses différents avec ses collaborateurs ou ses supérieurs.
Pour changer le climat dans les entreprises où les sentiments et le émotions sont bannis, il est possible d’entamer ce que j’appelle une démarche « qualité de vie ». Le but est de donner à l’être humain sa vraie place tout en gardant en vue les objectifs de rentabilité.
Comme pour les démarches qualité classiques, il est indispensable que la direction soit à l’initiative de ces changements. Il est également important de choisir un responsable et garant de la démarche. La direction et le responsable qualité de vie peuvent se concerter pour écrire des chartes de bonne conduite, de bonne expression et … de bonne écoute de ses collègues, supérieurs, subordonnés et clients. Personnellement, j’aime beaucoup la communication non violente et la sémantique générale. Leur utilisation en entreprise amènera réellement une attitude « humanitude » dans le monde du travail tout en respectant les objectifs financiers et de performance.