Je viens à l'instant de relire l'article précédent, qui fait un peu « Juliet au pays des bisounours » parce que je l'avais rédigé suite à mon mois entièrement consacré à Interpol et là nous sommes déjà en novembre, je tente présentement de faire corps avec mon lit et il pleut presque sans interruption depuis trois jours. Autant dire que l'état d'esprit n'est plus exactement le même. Ceci dit la dernière semaine ne fut pas si terrible que ça (si encore une fois on ferme les yeux sur la demi-tonne de DS indésirables et les gens chiants que je croise quotidiennement à ScPo et ailleurs). J'ai passé deux jolis soirs à la Cigale. Le lundi pour My Chemical Romance parce que oui, j'ai franchis le pas, sans regret. A ce stade là, deux possibilités s'offrent à vous: vous pouvez me juger directos, fermer l'onglet ou de sauter quelques lignes, ou alors aller lire les 15 paragraphes que j'ai rédigé à ce sujet sur Sizzling Youth si c'est pas déjà fait. Je n'en reparlerai pas ici, je vous épargne ça, voyez un peu ma grandeur d'âme. Vendredi c'était le deuxième soir du Festival des Inrocks, et un peu la journée de l'affiche pour moi: en fait j'étais suivie par une équipe de tournage pour l'enregistrement du pilote d'un nouveau concept de doc, l'idée c'est en gros « un artiste, un professionnel, un fan » et moi je jouais le dernier rôle, l'awkwardness en bandoulière et mes amis hilares. Ca a quand même donné lieu à un ou deux moments bien drôles, comme quand alors que j'attendais mes petits camarades à côté de la queue de la salle pas encore ouverte (et donc l'équipe de tournage à mes trousses – non, en vrai ils étaient gentils) Marcos et Thomas de Surfer Blood qui s'apprêtaient à tourner un Concert à Emporter pour la Blogothèque sont venus me faire des mega-hugs en mode « heeey how's it going/ ah ça fait plaisir de te revoir/ qu'est-ce que tu deviens depuis mai?! » pendant que le public en attente me lançait des regards bizarres voulant vraisemblablement dire « mais c'est qui celle là? ». Dans mon coeur ça faisait juste flop-flop avec des coeurs parce que c'est quand même génial quand ta vie rencontre ton iPod, et que les gars de Surfer Blood sont juste super adorables donc j'étais ravie de les revoir.
Free Energy étaient chargés d'ouvrir les réjouissances, et comme ils sont nettement plus intéressants sur scène que sur disque, c'était bien sympa dès l'instant où je suis parvenue à faire abstraction de l'oeil de la caméra sur mon épaule. Surfer Blood nt pris la suite, on était principalement là pour eux et ils n'ont pas déçu un seul instant, ils jouent mieux que jamais puis ça fait toujours du bien de gueuler « I DON'T WANNA BE YOUR CATHOLIC PAAAGAN» dans les oreilles des filles chiantes qui squattent le devant de la fosse dans l'espoir de pouvoir pincer les fesses de Carl Barât. Free Energy sont venus faire mumuse avec eux pendant Swin, ambiance bonne enfant. Puis le Carl en question est arrivé, pas du tout désagréable mais un peu hors sujet dans cette soirée très nouvelle scène américaine. Il a remué en moi la nostalgie encore bien vivace de mes années Libertines en jouant The Man Who Would Be King ou encore Don't Look Back Into The Sun, c'était beau, puis le soupçon de Dirty Pretty Things était aussi appréciable: les premières renvoyaient au collège, les secondes au lycée, un vrai concert en forme de Madeleine de Proust. Mais bon, le Carl solo c'est quand même pas vraiment ça, et je dis ça entant que membre de longue date de la team CB. Après ça on a un peu cherché nos amis de Floride mais sans grand succès donc à la place on a discuté avec le chanteur de Free Energy, un mec bien coolos comme il faut qui m'a d'entrée de jeu complimenté sur mon tshirt No Age donc on ne pouvait que bien s'entendre. Il m'a sorti de nulle part « you're the girl being filmed, right? » et je me suis un peu sentie repérée mais après la conversation a dévié sur les Strokes, ce qui était un peu mieux pour ma dignité. Enfin il y a eu un bon petit concert des Drums avec un Jonathan au jeu de scène plus fascinant que jamais et un Jacob (plus connu sous le nom de « Le Tambourin », coucou les filles du Teazine) qui nous a livré ce qui doit être à ce jour sa performance chorégraphique la plus poignante sur Down By The Water. C'était indescriptible de grâce, au balcon on était juste subjuguées. Tout Surfer Blood observaient leurs potes depuis le côté de la scène, et pendant Let's Go Surfing Marcos le percussionniste a cru qu'il pouvait voler et a tout bonnement sauté vers le milieu de la fosse, tuant probablement deux ou trois personnes au passage. C'était bien. On les a retrouvé juste après la fin du concert, l'occasion de catch up, de s'assurer que Marcos n'avait rien de cassé et de se faire réinviter pour leur tournée avec Interpol (oui qu'est-ce que ma vie). Après ça y'a eu l'after au Bus Palladium, un endroit franchement pas fascinant où la bière est carrément hors de prix (8€ le soft/ la bière, LOL) mais comme on est vachement rebelles avec le guitariste de Free Energy, j'ai planqué une bouteille sous son sweater de hipster sauvage de Philadelphie et la vie était un peu meilleure. Ce fut vaguement le bordel, une longue recherche d'un Marcos qui a fait des siennes à plusieurs reprises, j'ai filé des clopes à Jonathan des Drums qui a une manière super sympathique de signifier sa reconnaissance (je pars du principe que c'est sa crève que je me suis traînée depuis vendredi, même s'il n'était pas nécessairement malade), on a fait connaissance avec Kevin, nouveau membre de Surfer Blood à peine plus âgé que moi et tout aussi gentil que ses congénères, et vers 3h du mat j'ai décidé qu'il pourrait être pertinent pour mon avenir et mon midterm d'Histoire qui avait lieu à 8h du mat de rentrer chez moi. J'ai donc eu droit à un comité de soutien de qualité et plutôt rock'n'roll, psychologiquement ça m'a vraiment aidé parce que j'étais sûrement la seule à Arcueil dans cette situation. Bref, la soirée fut bonne. Maintenant il nous faut juste trouver un moyen de retourner les voir très bientôt avec en bonus trois mecs qui s'appellent Daniel Kessler, Sam Fogarino et Paul Banks qui font une tournée avec eux, parce qu'on te propose pas ça tous les jours et qu'il me faut encore et toujours trouver un sens à mon quotidien.