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Soufi, mon amour

Publié le 08 novembre 2010 par Sebulon
Soufi, mon amourSoufi, mon amour - Elif Shafak
Phébus (2010).
Traduit de l'anglais par Dominique Letellier.
 Ella Rubinstein est une femme comblée : une belle maison dans le Massachussets, un époux dentiste, trois enfants presque élevés, un chien vieillissant. Mais alors que la quarantaine approche, que les infidélités de son mari commencent à la lasser, qu'elle est en conflit avec sa fille ainée, que ses jumeaux traversent leur crise d'adolescence, Ella commence à reconsidérer son existence.
Grâce à David, son mari, elle a trouvé un travail de lectrice chez un agent littéraire et doit produire un compte-rendu sur le premier ouvrage qui lui est confié. Il s'agit de "Doux blasphème", un livre écrit par un certain A. Z. Zahara. L'auteur vit à Amsterdam et retrace dans son premier roman la rencontre de deux figures de l'Islam, le poète Rûmi et un derviche peu conventionnel Shams de Tabriz, au XIIIe siècle dans la ville de Bagdad.
Ella est très vite subjuguée par cette histoire et commence à s'intéresser à son auteur dont elle a trouvé le blog sur Internet. Une correspondance par courrier électronique s'établit entre Ella, américaine typique, et Aziz, soufi qui parcourt le monde pour faire connaître ses maîtres. La vie d'Ella va en être bouleversée.

J'ai commencé ce livre avec une certaine appréhension, après lecture de quelques billets qui lui étaient consacrés et qui exprimaient plutôt de la déception. Mais je m'étais engagée à le lire et à publier ma contribution auprès de Babelio qui me l'avait envoyé dans le cadre de Masse Critique.
Heureusement, le devoir s'est vite transformé en plaisir et j'ai trouvé beaucoup d'intérêt dans ce roman d'Eli Shafak qui entremêle deux histoires au fil des chapitres : celle d'Ella et d'Aziz, bien contemporaine et celle de Rûmi et de Shams en 1242, telle que la raconte Aziz dans son livre que nous découvrons en même temps qu'Ella.
Et c'est ce roman, "Doux blasphème" qui m'a accrochée, au fur et à mesure que la parole est donnée aux différents protagonistes. Tour à tour, Shams et Rûmi racontent, mais aussi des membres de leur entourage, des voisins, des mendiants, des bandits, tous ceux qui sont partie prenante dans cette histoire qui mêle le soufisme, le mysticisme, l'exaltation de l'amour vrai, le refus de la soumission. Le récit est rythmé par l'énoncé des Quarante Règles de la religion de l'amour, des préceptes intemporels pleins de sagesse à méditer longtemps après la lecture...
A côté de ce récit d'un autre temps, l'intrigue contemporaine est plus banale, sans surprise finalement, mais se lit sans ennui.
Un seul reproche : j'ai trouvé que le langage utilisé dans le roman d'Aziz était souvent trop moderne par rapport à l'époque concernée et j'ai été vraiment gênée d'y rencontrer le verbe "compiler" ! Peut-être une coquille de traduction !
Et j'ai regretté qu'il n'y ait réellement qu'un passage consacré à la danse des derviches tourneurs. Je trouve cette danse envoûtante et j'aurais souhaité qu'elle ait une plus grande place dans ce livre, même si l'écrit peine à retranscrire l'apaisement qui en ressort.
Pour découvrir l'auteur, Eli Shafak, visitez son site et feuilletez les premières pages du livre ici.
Merci aux éditions Phébus et à Babélio pour cet découverte.
D'autres avis chez Aifelle, L'irrégulière, Jules, Val, Hécate.
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