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Pierrots deux fois noirs

Par Bruno Leclercq

Pierrots deux fois noirs
Illustration de Lubin de Beauvais pour la chanson de Saint-Gilles, Ohé, monsieur l'aubergiste, parue dans le Gil Blas illustré du 8 août 1902.
Pierrots deux fois noirs
Par un beau soir de clair de lune
Trois pierrots habillés de noir,
S'en vinrent en grand désespoir
Se raconter leur infortune.
Ils étaient, voilà leur secret.
Délaissés par leur Colombine.
Pour chasser leur humeur chagrine,
Ils cognèrent au cabaret.
Ohé ! Ohé ! Ohé ! Monsieur l'aubergiste,
Nous n'aurons pas le vin triste
Ohé ! Ohé ! Ohé ! Nos colombes sont des gotons.
Et nous sommes trois bons garçons
Nos Colombes sont des gotons,
Et nous sommes trois bons garçons
L'aubergiste entr'ouvrit sa porte ;
Voyant qu'ils étaient comme il faut,
Il fit entrer ces trois pierrots
Qui chantaient : « Ma chandelle est morte ! »
Il leur porta des pots de vin
Où mes trois sires se plongèrent
Et tout en buvant se contèrent
Les motifs de leur grand chagrin.
Au refrain
Le premier dit : « Ma Colombine
Avait de bien jolis yeux bleus ; »
Et le second, pauvre amoureux,
Dit : « Moi, j'ai l'âme bien chagrine.
- Allons buvons, mes chers amis,
Dit en titubant le troisième,
Buvons, c'est le meilleur système,
On oubli tout quand on est gris. »
Au refrain
Au matin venu, quand l'aurore
Vint éclairer le vieux tripot,
Blêmes et graves les pierrots,
Le poing levé, buvaient encore ;
Et tous les trois, sans sourciller,
Prenant la coupe de la vie,
Ils la burent jusqu'à la lie
A la barbe du tavernier.
Au refrain

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