Andrea Ferreol, solaire, Stephanie Bataille, hallucinante d'énergie et Alexandra Kazan, tout en douceur, évoquent des femmes jeunes ou âgées, hétéro ou homosexuelles, de toutes confessions, de tous horizons, en temps de paix ou en temps de guerre. Le texte prête à sourire (souvent), à rire (parfois), mais également à s'émouvoir. Si le mot "vagin" reste souvent tabou, il ne souffre ici d'aucune hésitation. On parle de tout, dans le détail, sans fioritures inutiles. J'avais entendu parler de la pièce comme d'un monument dédié au féminisme. Je n'irais pas jusque là et parlerais plutôt de féminité, loin du caractère revendicatif qui colle, à tort ou à raison, au terme "féminisme". Il y a celles qui se posent des questions, celles qui n'osent pas se les poser, celles qui trouvent des réponses volontairement ou par "accident". Les réactions du public à la sortie sont aussi intéressantes que la représentation elle même. Il y a ce couple d'une soixantaine d'années, à l'allure djeun's qui "déplore qu'on fasse tout un plat de cet amas de vulgarité" (oups). Cette femme plus âgée, venue avec une amie plus jeune (sa fille ? sa petite fille ?) qui est "contente qu'on ose enfin parce que de son temps on ne parlait pas de "ces choses là" et que c'est bien que ça change, enfin". Ce couple de quadras qui se dit qu'il "ne faut pas ne pas oser se dire les choses " (sic).
Je pense aussi à mes grand-mères, des femmes d'un autre siècle et même d'un autre millénaire (!), dont les vies n'avait pas été reposantes et qui pourtant, déjà, conciliaient vie de femme, de mère, d'épouse ainsi que vie personnelle et vie professionnelle, sans renoncer à l'une ou à l'autre, sans oublier qui elles étaient vraiment. L'essentiel donc.