En effet, sa nouvelle mouture mérite a elle-seule un commentaire, la revue S+B est sortie d'une analyse purement placée sous le signe des investissements RetD. La crise a d'ailleurs pas mal brouillé les pistes avec au global plus d'investissements R&D mais pas forcément de la part des entreprises qui caracolaient en haut du hit parade (cf Toyota), tandis que d'autres qui ont appris à optimiser leur plateforme d'innovation.
Jusqu'à l'an passé j'avais pour habitude de mettre en perspective, entre autres, deux tableaux pour questionner les pratiques innovation auprès de directions générales : l'étude S+B offrant un classement essentiellement basé sur les efforts en R&D (critères d'entrées) et l'étude Business Week et BCG, a priori plus subjective, puisqu'issue d'un classement réalisé par des PDG de multinationales (critères de sorties).
S+B élargit son champ d'investigation et introduit deux notions qui me semblent essentielles :
La notion de "capacités à innover" sur toute la chaîne de valeur : de l'idéation à la commercialisation, avec un zoom sur les pratiques de chaque étape :
Les stratégies d'innovation suivies par les entreprises (il est évidemment possible de décortiquer et proposer plus de stratégies ou différents modèles), sorte de "style innovation":
En effet, les 5 capacités communes aux trois modèles :
- appréhension des technologies émergentes,
- recherche d'insights clients pertinents,
- engagement (co-création) avec le client,
- management de portefeuille produits/services,
- et déploiement des solutions sur cibles-clients restreintes,
Si l'on pousse la comparaison, la principale capacité innovation des entreprises consistera à savoir identifier quelle stratégie déployer à quel moment ou selon quel contexte et donc à savoir tourner sur la cartographie proposée par S+B !
On parle beaucoup d'expérience clients, l'expérience innovation des entreprises mériterait elle-aussi plus de nuances.