On n'arrête pas le progrès, y compris hélas dans le domaine du clientélisme. Pour tenter de trouver les 4.500 logements sociaux annuels où il compte installer des électeurs reconnaissants, Delanoë est bien embêté. Comme sa politique malthusienne de réduction du coefficient d'occupation des sols a limité la possibilité de construire dans Paris et attisé la hausse des prix du foncier, il se rabat sur les dernières friches parisiennes et veut les bourrer de logement "social". Avec comme conséquence la création d'un ghetto de plusieurs dizaines de milliers d'habitants au pied du périphérique ! La Zac Masséna-Bruneseau en offre le consternant exemple.
" 50 % MINIMUM " ! Telle est la part de logement sociaux que Delanoë veut imposer sur la ZAC Masséna-Bruneseau, l'une des plus importantes opérations urbaines à engager dans Paris, avec les Batignolles, Paris Nord-Est et les Halles. L'affaire est de grande importance : 155.000 mètres-carrés et 20.000 futurs habitants sont concernés par cette opération portant sur les dernières friches de la SNCF encore utilisables dans Paris.
Le 13ème arrondissement, où se trouve ce secteur situé grosso modo entre le bout du faisceau ferroviaire d'Austerlitz et le Périphérique, est déjà le plus richement doté en logements sociaux de toute la capitale : autour de 40 % ! Mais peu importe à Delanoë : il faut gonfler la statistique.
Dans ces conditions, la constitution d'un ghetto aux antipodes de la notion de mixité sociale est inévitable. Il s'agira, ni plus ni moins, que d'un grand ensemble dans la capitale, construit au pied du Périphérique, comptant plus de 10.000 habitants, installés non loin de l'usine de retraitement des déchets d'Ivry : tous les ingrédients des difficultés qu'on rencontre en banlieue seront réunis. N'oublions pas les termes employés : 50 % MINIMUM. Il n'y a pas de plafond. Un jeune élu du 13 ème, Jean-Baptiste Olivier est intervenu devant son Conseil d'arrondissement en décortiquant par le menu cette aberration : le lire en cliquant LA.
D'autant que, pour trouver l'espace, la mairie dérogera aux 37 mètres de hauteur prévus par le PLU et construira des tours de HLM. Pourtant, la conjonction de l'immeuble de grande hauteur et du logement social a produit dans le monde entier des effets explosifs. Partout, sauf à Paris, on cherche désormais à l'éviter.
Mais la municipalité ne sait plus quoi faire pour se sortir du piège dans lequel elle s'est elle-même mise et qui est en train de créer une nouvelle crise du logement à Paris : voir en cliquant LA.